Les nouvelles mesures contre l'incivisme routier au Sénégal a annoncé après le grave accident de route survenu à Kaffrine font toujours réagir.
L'annonce de nouvelles mesures contre l'incivisme routier au Sénégal a été faite par les autorités suite au grave accident de route survenu à Kaffrine. Un accident qui a fait une trentaine de morts et de nombreux blessés. Mais ces mesures déclinées en 22 points qui visent à réduire les accidents de la circulation dans le pays ne satisfont pas pour autant certains Dakarois.
Elles sont nécessaires mais trop fortes, ces nouvelles mesures contre l'insécurité routière au Sénégal, font observer certains acteurs privés du secteur du transport routier.
Plus de sensibilisations
Aussitôt après l'annonce de ces mesures par le gouvernement, les réactions des chauffeurs et des transporteurs sont nombreuses."Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas encore au courant de ces mesures. Ils devraient faire des délégations et passer de gare en gare, de maison en maison, s'il le faut, pour parler aux gens. C'est mieux ! Il faudra rencontrer les transporteurs, les syndicats et les chauffeurs" estime par exemple Ndiaye un chauffeur à Tivaouane.
"Ce qu'ils devraient faire ? Honnêtement, ils devraient sensibiliser les gens avant de prendre des décisions. Faire des tables-rondes avec les acteurs, les syndicalistes. Ça ne devrait pas se passer comme ça ! Cela ne doit pas se passer comme ça !" explique pour sa part á la DW Ousmane Fall, transporteur à Dakar.
22 nouvelles mesures qui interdisent, entre autres, la circulation des véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et cinq heures du matin, la pose et l'usage des porte-bagages et l'importation des pneus usagés communément appelés pneus d'occasion. Selon Mountala, un jeune vendeur de pneus à Keur Massar "si l'importation des pneus usagés est interdite au Sénégal, il faudra également prendre des mesures pour que tout le monde puisse acheter des pneus neufs". Ces mesures sont lourdes, certaines sont irréalisables à court terme, estiment certains transporteurs.
Pas une première
Pour un habitant de Dakar qui préfère garder l'anonymat, ce n'est pas la première fois que l'Etat du Sénégal prend de telles mesures, en réponse à un accident d'envergure."Ces mesures-là, ils les prennent chaque fois. Après le naufrage du bateau le Joola, des mesures ont été prises. Et jusqu'à présent, les bateaux sont toujours en surcharge. La route sur laquelle il y a eu l'accident est étroite. Il n'y a pas de trottoir, il n'y a pas de délimitation, il n'y a rien. Les propriétaires sont là. On leur demande de payer des taxes, ils les payent. Mais c'est à l'Etat de contrôler l'état des bus ! Des bus qui sont surchargés. On ne va pas nous dire que ces deux gars-là n'ont pas dépassé deux ou trois douaniers, gendarmes ou policiers ! Ils les ont vus ! Pourquoi ne les ont-ils pas arrêtés ? Tout ce qui arrive en Afrique, particulièrement au Sénégal, c'est la faute des autorités" estime-t-il.
L'accident de la route survenu dimanche dernier à Sikolo dans la région de Kaffrine est un drame sans précédent au Sénégal. Il a fait, selon les chiffres officiels, au moins 39 morts et une centaine de blessés.