La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et son homologue allemande, Annalena Baerbock, sont en visite pour 48h à Addis-Abeba. Une visite de " soutien " au processus de paix en cours depuis la signature de l'accord de paix de Pretoria. Au cours de leurs entretiens avec le Premier ministre Abiy Ahmed et le vice-Premier ministre Demeke Mekonnen, elles ont insisté sur l'ampleur et la gravité des crimes commis pendant les deux années de conflit et insisté sur l'importance de la justice.
" Il n'y a pas de paix durable sans justice ". C'est l'un des messages clés portés jeudi 12 janvier à Addis-Abeba par les ministres française et allemande des Affaires étrangères. Et c'est aussi l'une des conditions posées par l'Union européenne pour reprendre son soutien budgétaire à l'Éthiopie, suspendu peu après le début du conflit, a rappelé Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères.
" Les États membres d'exprimer leur souhait d'un réengagement progressif, à condition, bien sûr, que le processus de paix continue de progresser et notamment que des progrès se poursuivent pour ce qui concerne la justice et de la lutte contre l'impunité. "
À l'issue d'un entretien avec les deux diplomates, le vice-Premier ministre et ministre éthiopien de la Justice, Demeke Mekonnen, a affiché sa volonté de faire le nécessaire pour les crimes commis ne soient pas impunis. " Le gouvernement de l'Éthiopie a déjà demandé au bureau des droits de l'homme des Nations unies et de déployer des observateurs dans les "zones touchées par le conflit" aux côtés de la commission éthiopienne des droits de l'homme. Et aussi de soutenir le processus de consultation sur la politique de justice transitionnelle. "
En coulisses, plusieurs observateurs regrettent pourtant l'absence de calendrier pour ce processus de justice transitionnel prévu par l'accord de Pretoria et rappellent qu'à plusieurs reprises l'Éthiopie a tenté de bloquer le financement du comité d'experts des Nations unies chargé d'enquêter sur les abus commis pendant le conflit.
Ce vendredi, les deux cheffes de la diplomatie française et allemande doivent s'entretenir avec le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ainsi que des défenseurs des droits de l'homme.