Burkina Faso: L'idée d'un prélèvement sur les salaires pour soutenir l'effort de guerre abandonnée

Le soulagement des syndicats après l'annonce mercredi de l'abandon d'un prélèvement automatique sur les salaires, pour soutenir l'effort de guerre contre le terrorisme. Mercredi, le conseil des ministres a entériné la création d'un Fonds de soutien patriotique, pour financer notamment la formation et l'équipement des volontaires pour la défense de la patrie.

Doté de 100 milliards de francs CFA, ce fonds sera financé notamment par des taxes sur des produits comme le tabac ou l'alcool. Les Burkinabè pourront aussi contribuer, sur la base du volontariat, contrairement au projet initial qui prévoyait un prélèvement de 1% sur le salaire de chaque travailleur burkinabè. Une mesure à laquelle se sont opposés les syndicats.

" Notre refus n'était pas catégorique, explique Abdoulaye Ernest Ouedraogo, secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs du Burkina. Nous demandions seulement des préalables ". Parmi ceux-là : l'assurance d'une gestion transparente des fonds levés. " Il y a un problème de gabegie, au sein des forces de défense et de sécurité. Un audit doit être fait ", poursuit le syndicaliste.

Dans un communiqué publié le 22 décembre, l'Unité d'action syndicale, qui regroupe plus d'une vingtaine d'organisations, évoquait également le manque de concertation, l'inflation ou encore l'absence d'information sur la durée de ces prélèvements, comme motifs de refus.

Faute de consensus, le gouvernement propose donc maintenant une contribution volontaire. " Il faut que les Burkinabè eux-mêmes soient les acteurs de la reconquête de notre territoire ", explique Jean Emmanuel Ouedraogo, porte-parole du gouvernement, à l'issue du conseil des ministres. Ainsi, les membres du gouvernement tentent de montrer patte blanche, en annonçant une contribution à hauteur de 5% de leur salaire mensuel.

" Les Burkinabè sont conscients qu'ils doivent fournir un effort, poursuit Abdoulaye Ernest Ouedraogo. Si la lutte contre la corruption se poursuit, la participation volontaire fera mouche ", conclut-il.

Abdoulaye Ernest Ouedraogo, secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs du Burkina

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