On a vu comment l'emploi comme consultant de copains et copines, dans plusieurs institutions publiques, sert à contourner certains règlements et lois. Comme à la Banque de Maurice, par exemple. Au tour de la State Bank (SBM) d'y avoir recours ?
La nomination éventuelle de cet avocat-politicien comme consultant à la SBM soulève beaucoup d'interrogations. Par exemple, il est connu qu'un avis de consultant ne lie pas ce dernier. Donc, il occupera ce poste en décidant, par exemple, si l'on peut accorder un prêt à untel sans en prendre la responsabilité. Un employé se demande si les services de ce consultant ne seront pas utilisés, justement, pour approuver des requêtes d'emprunt qu'un employé rechignerait à faire. Un autre employé est d'autant plus indigné que les rémunérations (presque Rs 500 000 mensuellement) auxquelles cet avocat aura droit dépassent de loin celles payées aux Team Leaders.
Il est possible aussi, nous diton, que l'heureux avocat ait été casé comme consultant parce qu'il ne peut être employé officiellement par la SBM. Pourquoi ? "La Banque de Maurice ne lui donnera pas le certificat de 'fit and proper person' vu ses casseroles." On nous fait comprendre, qu'officiellement du moins, l'avocat est toujours concerné par une affaire de blanchiment d'argent.
La SBM est enregistrée comme une compagnie privée. De ce fait, les questions parlementaires ne sont pas adressées au gouvernement à son sujet, car, dit ce dernier invariablement, il s'agit de ne pas violer les lois telles que la Companies Act et la Stock Exchange Act. Bref, le gouvernement prétend que l'institution fonctionne en toute indépendance alors que le choix de cet avocat est clairement politique.
Nous avons tenté en vain d'entrer en communication avec l'avocat concerné. Un haut cadre de la banque nous a confirmé cet emploi comme consultant.
Exit trois membres du conseil d'administration
Selon nos informations, trois membres ont été remplacés sur le "board" de la SBM Holdings depuis la fin de décembre. Officiellement, ces trois membres ont démissionné pour des raisons personnelles. "Difficile à croire que tous les trois ont eu un empêchement personnel en même temps", nous dit un ancien membre du conseil d'administration. "Je pense plutôt qu'on les a poussés vers la porte de sortie... "