Afrique: Relations internationales - Le continent appelle de ses vœux la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU

Outre un siège permanent revendiqué depuis plusieurs années, le continent noir veut voir une ou deux langues africaines introduites comme langues de travail aux Nations unies.

Constituer une instance inclusive, plus représentative, transparente et reflétant la configuration actuelle du monde, tel est le sens de l'appel réitéré en faveur de la réforme du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) à l'ouverture, le 12 janvier, à Brazzaville, par le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, de la dixième réunion ministérielle des dix chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) sur cette problématique cruciale pour le continent.

Jusqu'au 16 janvier, les experts réunis dans la capitale congolaise plancheront sur les contributions que l'Afrique entend apporter à l'évolution du Conseil de sécurité des Nations unies dans l'esprit des conclusions du sommet mondial tenu en 2005, qui appelait à une réforme en profondeur de cette institution.

" Depuis dix-sept ans, l'Afrique s'efforce de faire entendre sa voix pour que soit réparée une injustice historique ", a rappelé le chef de l'Etat congolais avant d'exposer les raisons pour lesquelles, dans le moment présent, une telle mutation devient indispensable, à travers " l'émergence des forces nouvelles sur la scène internationale, la forte polarisation des antagonismes, la résurgence du spectre de la guerre froide ", particulièrement avec la crise russo-ukrainienne dont, constate-t-il, " on ne perçoit pas toujours l'issue ".

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Denis Sassou N'Guesso a évoqué la situation instable de l'Afrique, caractérisée par la persistance de nombreux foyers de tension. " Comment en assurer le règlement au sein des Nations unies et son Conseil de sécurité, si le continent n'est pas représenté au niveau le plus élevé ? ", s'est-il interrogé tout en soulignant " une incohérence certaine et un anachronisme avéré " pour la conscience collective.

Plaidant pour une position africaine commune sur la question, le président de la République a fait siennes les déclarations du Commissaire des affaires politiques, paix et sécurité de l'UA, Bankole Adeoye, et du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Sierra Leone, John David Francis. Respectivement au nom du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, et du président sierra-léonais, Julius Maada Bio, les deux émissaires ont insisté sur le fait que pour mieux se faire entendre de ses interlocuteurs extérieurs, l'Afrique doit parler d'une seule et même voix dans les forums internationaux.

Lors du sommet Etats-Unis/Afrique tenu à Washington en décembre 2022, le président américain, Joe Biden, s'était montré sensible au débat sur la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, et tout particulièrement de l'opportunité pour la communauté des nations d'œuvrer à l'attribution d'un siège permanent au continent africain.

Le chef de l'Etat congolais a salué cette annonce, convaincu que la position africaine sortira renforcée si les dirigeants du continent travaillent main dans la main. Les réformes attendues nécessiteraient aussi la valorisation des langues " authentiquement " africaines.

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