Dr Jean-Jacques Mbungani, ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention
La maladie du sommeil existe, et elle est mortelle. Cette maladie parasitaire grave touche le système nerveux central et entraîne un affaiblissement sévère et une altération du cycle veille-sommeil. Elle est presque toujours mortelle en l'absence de traitement. C'est dans cette optique que le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani soutient la campagne de sensibilisation sur la prévention contre la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA) communément appelé la "maladie du Sommeil", en République Démocratique du Congo. En prélude de cette campagne dont le lancement intervient le 30 janvier prochain, à l'occasion de la Journée nationale de lutte contre la THA, le numéro Un de la Santé en RDC a accordé une interview au Journal La Prospérité et d'autres médias nationaux pour présenter la politique sanitaire du gouvernement qui ne ménage aucun effort pour éliminer cette endémie et surtout atteindre l'objectif Zéro cas d'ici 2030, selon les recommandations de l'OMS. Découvrons le Ministre Mbungani à travers les lignes qui suivent :
La Prospérité : Le 30 janvier, la République Démocratique du Congo célèbre la Journée nationale de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine, dite "maladie du sommeil ". Qu'est-ce que la trypanosomiase ?
Dr Jean-Jacques Mbungani:C'est une des maladies tropicales négligées transmises et causées par la mouche Tsé-tsé et qui demeure un problème de santé publique en République Démocratique du Congo.
La Pros. : Comment se présente le taux de prévalence de la maladie au niveau de notre pays ?
Dr. JJM :La Rdc est le pays le plus touché par la maladie du Sommeil. Elle représente en elle seule un taux de 70% de cas mondial de la THA. Le pays est plus prévalent.
La Pros. : Quelle est la politique sanitaire du gouvernement pour éliminer cette endémie ?
Dr. JJM :Pour atteindre son élimination dans le monde, des efforts particuliers doivent être faites en RDC. C'est pourquoi, le gouvernement de la République, avec ses partenaires techniques et financiers, a pris l'engagement de pousser le pays d'atteindre l'objectif d'élimination d'ici 2030. Pour concrétise cette volonté politique, le gouvernement a décrété une Journée nationale de la THA en date du 30 janvier de chaque année. Au cours de cette date, toute la communauté luttant contre la THA se réunit pour évaluer la situation de la maladie, réfléchir sur la feuille de route de son élimination et booster l'engagement de la communauté par des actions de sensibilisation. Appuyer cette activité, c'est investir aussi à la Couverture Santé Universelle parce que le traitement de cette maladie est gratuit.
La Pros : Est-ce qu'on peut parler des avancées par rapport aux stratégies mises en place dans le cadre de la prise en charge de la THA ?
Dr JJM:Des progrès considérables ont été réalisés par le gouvernement, à travers le ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, et l'ensemble de ses partenaires. Notamment, sur le plan diagnostic avec la mise en place de test rapide qui ne dépende pas de la chaîne de froid. Aujourd'hui, le test de confirmation est très sensible comme une mini-colonne. Sur le plan thérapeutique, il y a eu une mise en place de traitement oral efficace avec moins d'effet secondaire en lieu et place de traitement avec l'arsobal qui combattait de 2 à 10 % de la maladie. Aujourd'hui, l'accès au traitement est devenu facile grâce aux subventions des partenaires. Ces progrès s'inscrivent dans la vision de la Couverture Santé Universelle.
La Prospérité : Comment entrevoyez-vous l'avenir du pays dans la contre cette endémie ?
Dr Jean-Jacques Mbungani :L'histoire nous montre que malgré ces avancées significatives, tout relâchement nous amènera vers une recrudescence de cette maladie comme fut le cas dans les années 60 et 98. Ce qui amène à dire que ces efforts doivent être maintenus pour atteindre l'objectif Zéro en 2030. L'implication multisectorielle de tous s'avère nécessaire. Nous lançons un vibrant appel à toute la communauté qui se trouve dans les aires de santé à risque d'aller se faire dépister et d'approprier la lutte. Nous encourageons les parties prenantes à continuer à appuyer cette lutte et nous remercions les partenaires techniques et financiers ainsi que les bailleurs de fonds.
Propos recueillis par Jordache Diala