Sénégal: Habib Thiam, président du Copega - " L'Etat cherche un équilibre pour que tout le monde y retrouve son compte "

12 Janvier 2023

Cette année, le démarrage de la campagne de commercialisation de l'arachide a été marqué par la rareté des graines sur le marché. Une situation qui a été fortement déplorée par les huiliers qui dénoncent une concurrence déloyale des opérateurs chinois. Pour résoudre ce problème, l'Etat a procédé à une suspension des exportations afin de permettre aux huiliers d'opérer durant une période donnée pour ensuite ouvrir le marché à l'exportation de graines.

" L'Etat est en train de chercher un équilibre pour que tout le monde retrouve son compte dans la campagne de commercialisation de l'arachide ". Ces propos sont d'Habib Thiam, président du collectif des producteurs et exportateurs de graines d'arachide (Copega) qui a été joint au téléphone par la rédaction de Sud Quotidien.

" En début de campagne, nous étions les seuls sur le terrain à acheter et à décortiquer. Parce que les huiliers ne pouvaient pas acheter avec le prix qu'on proposait si leurs créanciers n'étaient pas encore payés par le gouvernement. A un moment donné, on a stocké un certain nombre de poids. Pour préserver les semences, on a proposé qu'on envoie des missions d'inspection de nos stocks réels. Par la suite, on demande au Ministre de libérer ces stocks et de faire une suspension provisoire le temps qu'on sécurise les semences. Au moment de la suspension de l'export, les huiliers pourront acheter aux semenciers si l'Etat leur paye leurs créances ", explique-t-il.

Les acteurs et le gouvernement ont ainsi trouvé ensemble un compromis. Après souligne M Thiam, 150 mille tonnes de graines ont été déjà stockés. Il signale que le ministre de l'Agriculture a aussi instruit la Direction de la protection des végétaux (Dpv) de libérer 80% de ses stocks et voir si on peut marchander les 20% qui reste avec les huiliers pour qu'ils puissent avoir de la matière.

" On est en train de discuter avec les huiliers, mais on n'est pas encore d'accord sur le prix. Nous demandons l'exportation de nos graines déjà achetées. Ce ne sont pas des semences parce que c'est déjà décortiqué à la machine avec une brisure de 40%. Le Ministre a prévu une expédition partielle de 80%. Si on laisse nos graines ici, cela va dépérir et il y aura des avariés et des pertes de poids et de qualité ", soutient-il.

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