Nigeria: La grave insécurité dans la région a aggravé les conséquences de l'incendie du Séminaire Kateri

Abuja — L'insécurité dans laquelle vivent de grandes parties du territoire nigérian peut avoir des conséquences inattendues. Selon le recteur du petit séminaire de Kateri, dans l'État de Kaduna (nord-ouest du Nigeria), le père Edward Sati, l'incendie qui a gravement endommagé le séminaire le 9 janvier aurait pu être évité ou du moins limité dans ses dégâts, si les étudiants avaient été présents.

Au lieu de cela, souligne le prêtre, en raison de l'insécurité régnant dans la région, tous les élèves et les villageois se sont déplacés vers des zones sûres, tandis que l'école et le quartier sont devenus des lieux déserts. "Ainsi, lorsque l'incendie s'est déclaré, les hommes de la sécurité ont donné l'alerte, et avant que les jeunes hommes n'accourent pour nous aider à éteindre le feu, les dégâts étaient faits ; cependant, nous félicitons les jeunes hommes courageux qui nous ont aidés."

Le père Sati a expliqué que depuis plus de deux ans, la direction a transféré les étudiants à Kafanchan et à Zaria en raison des attaques continues des bandits.

Le séminaire (St Peters Minor Seminary Kateri) a subi des dommages évalués à plus de 100 millions de Naira (environ 204 240 euros). L'incendie a rasé le laboratoire scientifique entièrement équipé, deux blocs d'hébergement, un réfectoire pour étudiants de 500 places avec une cuisine attenante.

Confirmant l'insécurité dans laquelle vit la population de Kaduna, le 9 janvier également, onze membres des forces de sécurité ont été tués dans une embuscade tendue par des hommes armés non identifiés autour d'un site minier dans la région de Birnin Gwari. "Sept membres du Corps de sécurité et de défense civile du Nigeria (NSCDC) ont été pris en embuscade et tués, ainsi que cinq membres d'une autre agence de sécurité et d'un service de sécurité local", a déclaré Olusola Odumosu, porte-parole du NSCDC, une organisation paramilitaire créée en 2003 pour soutenir l'armée.

La forêt de Birnin Gwari (voir Fides 10/1/2023) est l'un des nombreux bastions de bandes criminelles, ainsi que du groupe djihadiste Ansaru, affilié à Al-Qaïda, et de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), une branche dissidente de Boko Haram.

En mai dernier, le gouverneur de Kaduna, Nasiru el-Rufai, a affirmé qu'Iswap et Ansaru avaient établi des bases dans son État, notamment à Birnin Gwari.

Des attaques menées par des bandes criminelles, des milices et des militants islamistes lourdement armés se produisent régulièrement dans tout le Nigéria, où l'insécurité sera un enjeu majeur des élections présidentielles qui se tiendront fin février pour succéder au président Muhammadu Buhari.

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