Ce 13 janvier marque les 60 ans de l'assassinat du premier président du Togo, Sylvanus Olympio. Certains Togolais se rappellent de l'homme et de sa vision.
Grand acteur de la lutte pour l'indépendance du Togo, Sylvanus Olympio est tué moins de trois ans après son élection à la présidence.
Horatio Freitas, ancien ministre du Togo, était très jeune à l'époque de l'assassinat de Sylvanus Olympio. Son père était ministre du premier président du Togo.
"Le président Olympio s'est rendu en Allemagne en visite officielle, au temps du chancelier Adenauer. Il est allé aussi aux Etats Unis, en visite officielle, reçu par le président Kennedy. Ce n'est qu'après qu'il est allé en France, rencontrer le président Charles de Gaulle, qui n'avait pas vu d'un bon œil que le pays du giron français ait osé, après l'indépendance, aller d'abord en Allemagne et aux Etats-Unis avant de venir faire allégeance en quelque sorte à Paris. Et tout le système du pré carré français a marché et ils ont fini par réaliser ce coup d'Etat, le tout premier d'un pays francophone indépendant, le 13 janvier 1963", affirme l'ancien ministre du Togo.
La continuité...
Elliot Ohin est un ancien ministre et vice-président du parti politique UFC, Union des forces du changement, présidé par le fils de Sylvanus, Gilchrist Olympio.
Il rappelle être de ceux qui portent l'idéologie du premier président du Togo. "Nous sommes la continuité de ce courant. Nous pensons même que nous devons revenir sur le passé, pas poursuivre le passé", dit-il.
Il estime qu'"ils doivent se servir de ce passé pour éviter les erreurs qu'ils ont commises à cette époque, pour reconstruire notre présent solidement puisque nous pensons que la vision de monsieur Sylvanus Olympio est d'actualité."
Un avis partagé par Ekoué Folly Gada, enseignant chercheur à l'Université de Lomé et membre de l'UFC. Pour lui, Olympio était l'exécutant d'une vision et d'une politique publique qui est toujours d'actualité.
"Nous pensons que la vision de la politique de Sylvanus Olympio est toujours actuelle parce que depuis les années 60, nous n'avons pas atteint les objectifs de stabilisation de l'Etat qui étaient les défis de ces années", ajoute Ekoué Folly Gada.
Pas de commémoration
Aucune manifestation officielle n'est organisée au niveau étatique pour marquer la commémoration des 60 ans de l'assassinat de Sylvanus Olympio. Mais, des partis politiques s'activent autour, à travers des offices religieux, conférences et meetings populaires.