L'Union nationale des producteurs d'anacarde du Burkina Faso (UNPA/BF), a animé une conférence de presse à Bobo-Dioulasso, le mercredi 28 décembre 2022, pour donner sa version des faits sur la crise que traverse le maillon production de la filière.
Le maillon production de la filière anacarde du Burkina Faso connait une crise de gestion depuis plus d'un an. Selon le président de l'Union nationale des producteurs d'anacarde du Burkina Faso (UNPA/BF), Abdoulaye Traoré, la crise est due aux agissements de son prédécesseur, Eloi Jean Prosper Nombré, exclu lors d'une assemblée générale en octobre 2020 " pour détournement des ressources financières de l'union, falsification des documents financiers et non-respect des procédures de gestion administrative et financière ". Il l'a fait savoir, le mercredi 28 décembre 2022, lors d'une conférence de presse animée à Bobo-Dioulasso.
A écouter le principal animateur de la conférence de presse, depuis son exclusion, Eloi Jean Prosper Nombré a mis en place une " organisation parallèle " des producteurs d'anacarde dénommée Fédération nationale des producteurs d'anacarde du Burkina (FENAPAB), " dans le seul but de déstabiliser " l'UNPA/BF. A en croire M. Traoré, l'objectif de la présente conférence de presse est d'interpeller les ministères en charge de l'administration territoriale et de l'agriculture afin de mettre fin à l'existence de la FENAPAB et d'être vigilants dans la délivrance des actes de reconnaissance officielle des organisations et ce, en tenant compte de la loi 050 portant organisation des interprofessions au Burkina Faso.
Egalement, a-t-il ajouté, elle vise à inviter les parties prenantes à œuvrer à mettre fin au " désordre créé " par l'ancien président de la structure. Interrogé sur le fait de ne pas saisir la justice sur les agissements de son prédécesseur, Abdoulaye Traoré a dit laisser la chance au dialogue. Sur la coexistence de la FENAPAB et de l'UNPA/BF pour une concurrence saine, M. Traoré a fait comprendre que la loi 050 ne permet pas la création de deux organisations sur un même maillon d'une filière.
" La filière anacarde a une seule structure de transformation, une seule structure d'importation et ce n'est pas normal d'avoir deux structures de production ", a-t-il soutenu. Il a précisé que l'UNPA/BF est la seule instance reconnue par le Conseil burkinabè de l'anacarde (CBA) et le Comité interprofessionnel de l'anacarde du Burkina Faso (CIAB). De ce fait, il a invité l'ensemble des acteurs de la filière à s'investir pour la résolution de la crise et à œuvrer pour une cohésion sociale au sein de la filière. Joint au téléphone, Eloi Jean Prosper Nombré, s'en défend.
" Dans le monde paysan, il y a une liberté d'association. Aucune loi n'interdit le regroupement des producteurs. L'affaire est même partie en justice et tous les ministères concernés sont informés ", a-t-il dit. Et d'ajouter qu'en novembre dernier, le ministère en charge de l'agriculture, par écrit à l'UNPA/BF et à la FENAPAB, a même suggéré de créer une confédération. Aussi, Eloi Jean Prosper Nombré appelle le CBA à travailler avec tous les producteurs, tous les acteurs directs et toutes leurs organisations parce que, dit-il, " il fonctionne sur la base des prélèvements à l'exportation des noix brutes de cajou de tous les producteurs, y compris ceux de la FENAPAB ".
Boudayinga J-M THIENON
Amadou SIDIBE (Stagiaire)