L'ancien coordinateur du FNDC a animé ce vendredi, 13 janvier 2023, une conférence de presse au siège de la PCUD. Devant des hommes de médias, Abdourahmane Sanoh, récemment relâché par la justice guinéenne, est longuement revenu sur la conduite de la transition par les nouvelles autorités, sa convocation à la DCIJ-GN la semaine dernière pour des faits de participation délictueuse à une réunion et sur le procès qui a abouti à sa relaxe pour délit non constitué.
Dans ses explications, le prédécesseur d'Oumar Sylla alias Foniké Mengué, a d'abord reconnu avoir organisé une réunion, mais qu'il s'agissait d'une réunion au compte des " Citoyens Pour la République " (CPR), une plate-forme qui a mené des activités de sensibilisation depuis 2016. Sur les vraies raisons de son arrestation, Abdourhamane Sanoh n'a su les citer avec exactitude.
" Je ne peux pas dire avec certitude pourquoi j'ai été interpelé et sans être dupe, je voudrais éviter d'alimenter les supputations en ce moment très difficile pour notre pays, d'autant que je reconnais à l'État, le droit de renseignements et d'investigation dans les limites de la loi. Cependant, je retiens de la procédure qui a conduit à ce procès, qu'il y a encore du chemin à faire dans notre marche vers la démocratie et que nos magistrats ont un rôle prépondérant et une responsabilité indéfinie dans la consolidation de l'État de droit et dans le respect de la dignité des Guinéens, condition fondamentale de la stabilité. Un système judiciaire indépendant et impartial est la pierre angulaire de la démocratie, l'unité nationale et de la bonne gouvernance ", a-t-il mentionné.
Dans le cadre de la poursuite de son combat citoyen, Sanoh compte prochainement procéder au lancement officiel de sa plateforme. C'est en ce sens qu'il a appelé à la volonté de chaque guinéen afin d'œuvrer davantage pour la consolidation de la cohésion nationale et à la paix.
" Notre pays est à la croisée des chemins et est encore davantage miné par ses travers d'hier. C'est pourquoi, conscient du poids de la division sociale sur l'unité et la stabilité de la nation, de la démission de l'élite qui affecte l'exercice et la jouissance de la citoyenneté, de la mauvaise gouvernance qui amplifie la prévarication et aggrave les inégalités, j'ai décidé de m'engager dans un idéal contraire, qui ne peut véritablement s'exprimer que par la prise de conscience de bénéfice de la citoyenneté. Ce choix qui n'est pas nouveau, est inébranlable et aucun sacrifice n'est de trop pour l'assumer. C'est pour cela que, pour moi, le plein exercice de la citoyenneté est une question de dignité. Le négocier, l'aliéner, l'abandonner ou ruser avec, est un acte de lâcheté", a déclaré l'ancien ministre.
Pour lui, il y a un besoin évident de recadrer la conduite de la transition afin de créer de véritables conditions d'un réel apaisement, d'une légitimité des actes, d'une fiabilité des acquis. C'est de cette façon que poserons ensemble les vraies bases d'une transition réussie.