Lancé officiellement le samedi 24 décembre 2022 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), l'enrôlement des électeurs pour l'Aire Opérationnelle 1 (AO1), qui comprend dix provinces - à savoir la ville de Kinshasa, le Kongo Central, l'ex-
Grand Bandundu éclaté en trois provinces (Kwango, Kwilu et Mai-Ndombe), ainsi que l'ex-Grand Equateur démembré en 5 provinces (Equateur, Mongala,Tshuapa, Nord Ubangi et Sud Ubangi), - l'enrôlement pas mal des difficultés au départ.
Les raisons de ces écueils enregistrés dans la semaine du lancement des opérations sont nombreuses, parmi lesquelles on peut citer:
- le retard dans le déploiement des kits dans plusieurs sites prévus pour abriter les centresd'enrôlement;
- la lenteur dans les opérations d'identification, saisie et impression des cartes constatéedans le chef de certains opérateurs;
- l'amateurisme de certains agents de la Ceni dans la réalisation de leurs tâches;
- l'insuffisance des kits;l'insuffisance des centres, situation qui a été amplifiée avec la reprise des cours. Car, laplupart des centres d'enrôlement sont situés dans les établissements d'enseignement;
- le monnayage des services par certains inciviques de la Ceni et des policiers commis à lasécurisation des sites; etc.Au regard de tous ces ratés, on estime que les prolongations deviennent inévitables.Heureusement que la Centrale électorale, se voulant prévoyante, avait prévu lors de la publicationdu calendrier électoral des prolongations de 15 jours en cas de retard dans les opérationspréélectorales.Il est temps que la Ceni se prononce à ce propos pour apaiser tous les candidats àl'enrôlement afin de leur éviter des stress et inquiétudes du fait que certains font des tourspendant plusieurs jours pour obtenir la carte d'électeur.
Nécessité de revoir les conditions de sélection des témoins
Par ailleurs, hormis les difficultés ci-évoquées plus haut, la Ceni devrait également revoir les conditions arrêtées en matière de recours aux témoins, pour des gens qui ne disposent d'aucun document ou encore les mineurs admis à l'enrôlement en prévision de prochaines échéances électorales. Il y a trop de choses qui méritent d'être revues et corrigées.
D'abord en ce qui concerne le choix des témoins, il y en a qu'on ramasse au coin de la rue, parfois au prix des espèces sonnantes, pour venir témoigner. Alors qu'en réalité, les personnes qui viennent témoigner ne connaissent rien du candidat ou de la candidate pour qui elles apportent leur témoignage. Des cas des suspects, notamment des personnes dont la nationalité congolaise pose problème, ont été relévés.
Concernant les mineurs d'âge qui devront être soumis pour la première fois à l'enrôlement, on ne comprend pas qu'on puisse douter du témoignage du géniteur, papa et maman, pour faire plus confiance aux témoins anonymes ! C'est ici qu'on pose la question de savoir si le père ou la mère de l'enfant ne peut inspirer confiance, qui d'autre alors serait mieux à la place?