Que l'Hôtel de ville se réveille en ce mois de janvier pour redonner à la capitale sa splendeur d'antan est une bonne chose, saluée par tous les Kinois. Même si cela cadre avec les préparatifs de la visite du Saint Père et d'autres dirigeants du monde dans notre pays, bon nombre d'analystes se demandent pourquoi le gouvernement provincial tarde à remettre sur pied les brigades d'assainissement relevant de la Division urbaine de l'Environnement et le service urbain d'hygiène placé sous la tutelle du ministère de la Santé publique.
Les spécialistes de ces domaines sont là. Ces fonctionnaires se tournent les pouces aujourd'hui, parce que l'on a préféré privilégier des structures associatives travaillant de manière artisanale, avec des balais de maisons et des seaux en plastique.
Leur tâche quotidienne est limitée à débarrasser des mottes de sable sur l'asphalte. Une ville moderne comme Kinshasa, a été tantôt "capitale de l'Union africaine" sous la présidence de la RDC à la tête de cette organisation continentale, tantôt " capitale de la SADC" lorsqu'il a piloté cette structure économique regroupant les Etats de l'Afrique australe.
Ce n'est pas tout. La capitale congolaise a aussi été le siège tournant d'autres organisations, où de nombreuses décisions et résolutions ont été prises. De ce point de vue, on ne peut faire de l'amateurisme quand il s'agit de s'attaquer avec efficacité aux montagnes d'immondices qui jonchent plusieurs coins dans la ville de Kinshasa. On ne peut donc pas lésiner sur les moyens quand il s'agit de lutter contre l'insalubrité, dès lors qu'on sait qu'il y va de la propreté de la capitale, mais aussi des mesures d'hygiène pour éviter les maladies et la propagation des épidémies.
Les mauvaises expériences du passé récent sont encore là pour nous rappeler que certains vecteurs de maladies ont été vaincus, parce que les ministères des Travaux publics, de l'Environnement, de la Santé publique s'étaient investis dans la campagne permanente de désinfection et de dératisation des habitations, le curage des caniveaux, l'enlèvement des ordures ménagères et le désherbage de certains sentiers et bords des cours d'eau.
Chaque samedi, des équipes de divisions urbaines sillonnaient des rues pour inciter les habitants des parcelles à participer à toutes ces opérations de salubrité à l'échelle urbaine. C'est cela la vision d'une lutte multisectorielle susceptible de redonner à Kinshasa, sa splendeur d'antan et son prestige de l'époque.
Il est donc temps de repenser la manière de se consacrer à la mise en œuvre de l'assainissement de la ville de Kinshasa qui a vu, chaque samedi, des forces vives s'atteler aux opérations dénommées à l'époque " travaux collectifs de Salongo ".
Partout, il n'y avait aucune place qui était oubliée. Dans les communes, les bourgmestres à la tête de leurs agents, sillonnaient les rues et les avenues. Les camps militaires et ceux de la police n'étaient pas en reste. Car, les commandants des camps veillaient scrupuleusement à la restauration de la propreté et de la salubrité.
Certaines entreprises aussi bien étatiques que privées s'étaient associées à ces travaux, au point que l'évacuation des immondices et autres ordures ménagères ne posait pas problème. On n'assistait pas au spectacle hideux des épaves qui rappellent des garages qui se sont transformés en cimetières pour véhicules abandonnés, après avoir été "désossés" entièrement.
Voici une nouvelle occasion donnée aux autorités municipales, principalement celles de communes où passeront les différents cortèges de nombreux visiteurs de marques et autres touristes, de redorer le blason terni de Kin-la-belle.
Pourquoi, dans les communes, l'on ne mettrait pas sur pied quelques structures dirigées par des chefs de rues et de quartiers, pour veiller régulièrement au maintien de certains coins et places publiques dans un permanent état de propreté ? Des prix devraient être instaurés pour récompenser ceux des agents qui se seraient distingués dans leurs secteurs d'activités.