Cette affaire en a choqué plus d'un. Pas seulement à Rodrigues. Après avoir brillamment réussi aux examens de fin de cycle primaire, Jaho Yonzah Collet, 12 ans, a vu ses rêves partir en fumée. Cet habitant de Brûlé, à Rodrigues, ambitionnait de poursuivre son parcours scolaire au Rodrigues College. Malheureusement, il n'y a pas été admis, la direction lui refusant une scolarité dans cet établissement en raison de ses dreads.
Elle n'en revient toujours pas. Dorothée Quirin, la mère de Jaho, 12 ans, vient de vivre une situation outrageante. Elle s'était rendue au Rodrigues College (RODCO) une semaine avant l'exercice d'admissions, munie des résultats de son fils pour se renseigner sur la disponibilité des places. L'accueil qu'elle reçoit la laisse pantoise. "J'ai expliqué à la direction que Jaho porte des dreadlocks depuis sa naissance et non pour suivre la mode. La direction m'a carrément demandé d'aller voir ailleurs car elle ne peut pas accepter mon fils avec ses dreadlocks. Il devrait les couper pour être admis", témoigne cette mère, bouleversée.
De faire valoir : "Monn demann lla direksion si so dreads definir so lintelizans", ajoute Dorothée Quirin. Elle qualifie cette situation de révoltante et déplore ce manque de respect, ni plus ni moins.
Jaho Yonzah Collet est aussi le fils de Stevenson Collet, rappeur rodriguais ayant comme nom d'artiste Azamenjah Livity, qu'on ne présente plus dans l'île autonome et qui a représenté la République de Maurice sur plusieurs scènes locales et internationales. Leur enfant rêvait depuis tout petit de poursuivre sa scolarité au collège RODCO.
Le père de Jaho est tout aussi déçu et révolté. "Ou kone ki ete sa? Ou zanfan inn travay dir pou rant dan enn lekol ki li ti reve pou ale, akoz so seve, li pa gagnn plas ? Mo zis espere okenn zanfan pa viv sa ankor", explique ce dernier.
Finalement admis au collège Le Chou
Face à cette situation, mère et fils se sont rendus au collège Le Chou et là, tout s'est bien passé. "Je remercie monsieur Azie, du collège Le Chou, pour son accueil. Il a regardé les résultats de mon fils et l'a accepté au collège sans porter de jugement. Finalement, rien ne peut empêcher quelqu'un de bien faire quand il a la volonté et je connais les capacités de mon fils. Je suis sûre qu'il va donner le meilleur de lui-même dans ce collège qui ne juge pas ses élèves. Mo sir demin kan li pou bien travay, sa bann kinn rezet li la pou bizin bess latet", confie Dorothée Quirin.