Afrique: Accointances - Au cœur de la coterie Amougou Belinga

14 Janvier 2023

A regarder de très près, il devient clair aujourd'hui que le PDG du groupe L'Anecdote n'est que la face visible d'un réseau bien huilé dont les membres se recrutent dans plusieurs strates nobles de la République. D'où cette arrogance d'un personnage hideux et falot qui se croit à la fin, intouchable. Une sorte de petite grenouille moderne qui, sous le régime du Renouveau, terreau de l'esbroufe et de la prédation, se prend aujourd'hui pour une grosse vache. Décryptage.

On s'en pourlèche déjà les babines . Quand on voit l'étendue de ce pillage à ciel ouvert, abondamment illustré par toutes ces dénonciations qui foisonnent avec persistance sur les réseaux sociaux depuis plus d'une semaine, on se dit d'emblée qu'un champ d'investigations planétaire va aussitôt s'ouvrir sous les pas de juges audacieux du Tribunal criminel spécial (TCS). Forcément et justement, parce que nul n'est censé échapper à la vigilance des chevaliers de l'anticorruption et de l'enrichissement illicite.

Décidément, on se dit que, malgré le fait que la justice camerounaise demeure résolument entre les mains fermes et tenaces d'un mentor étonnamment docile, le temps de la vengeance judiciaire a enfin sonné pour ces braqueurs inconséquents et boulimiques de la fortune publique. Il ne peut en être autrement. D'ailleurs, comment le doute qui a longtemps plané depuis le déclenchement des dénonciations sur la gestion chaotique des lignes 94 du MINEPAT et 65 du MINFI, pourrait-il encore être de mise aujourd'hui, le président de la République himself venant de siffler, péremptoire et l'air suffisamment grave, la fin de la récréation ?

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On le sent de fort méchante humeur quand, dans son discours à la Nation, le 31 décembre dernier, il se souvient lui-même qu'il avait déjà annoncé la descente aux enfers de ces gros braqueurs de la fortune publique. Son propos est suffisamment édifiant pour subodorer la levée de l'orage, en ces termes : " l'an dernier, dans des circonstances similaires, je vous avais fait part de mon souci de renforcer la gouvernance dans la gestion des affaires publiques et de maitriser les dépenses de l'Etat " martèle-t-il, tout en colère, l'index en pointe, avant d'ajouter, déterminant : " Je peux vous assurer que ce souci demeure constant et intangible. Aussi je tiens une fois encore à rappeler que tous ceux qui s'enrichissent illicitement, en spoliant l'Etat, à quelque niveau que ce soit, vont rendre des comptes ".

Compte à rebours

Suffisamment clair pour que toutes les musaraignes méphitiques, affranchies par l'argent facile des caisses publiques et naguère l'omnipotence des réseaux qui soutiennent leur narcissique et pétulant évergète. Tels des garnements d'une école de brousse en récréation, qui s'adonnent avec forfanterie à leur divertissement favori : le colin-maillard idiot qui ne voit que la paille qui est sur l'œil gauche d'autrui, alors qu'une grosse poutre obstrue le regard tout entier de leur moniteur indélicat.

" Le chef condamne tout le temps les mêmes choses, mais ce que lui-même doit faire, il ne le fait pas, afin que les autres fassent aussi ce qu'ils doivent faire. Où en est-on avec le mandat d'amener de Ngoh Ngoh ? Où en est-on avec le Covidgate ? ", se demandent les plus extrémistes de la bande en furie, qui en profitent pour souffler sur les braises antibamiléké, bien aidés en cela par des analystes de dimanche à court d'inspiration, qui ne s'intéressent la plupart du temps, qu'aux événements et manifestations qui choquent et provoquent le repli identitaire. Tout ceci, avec cette propension à la suffisance teintée d'une morgue indécente, afin de prétendre qu'on serait " jaloux " d'un spoliateur de la fortune publique.

Ainsi, face à l'avalanche des preuves qui accablent à outrance le " frère du village " dénoncé comme le plus grand spoliateur de l'Etat, tout devient cyniquement bon pour alimenter la machine à clichés... Du grand n'importe quoi ! Seulement, pour revenir à des meilleurs sentiments, au-delà du caractère scandaleux qu'elle révèle, cette affaire relative à la gestion scandaleuse et chaotique des lignes 94 et autres, intéresse en raison de ce qu'elle met en lumière la collusion qui constitue cette maffia sauvage dont le but ici est carrément de tuer l'Etat du Cameroun, pour se demander comment a pu se mettre en place un tel attelage : un obscur et falot patron de presse ; un ministre d'Etat ministre de la Justice, juriste de haut vol et magistrat émérite ; un docte et brillant ministre des Finances et un haut officier général, présenté comme l'un des fidèles des fidèles du président de la République... Comment cela a-t-il pu se faire ?

Pourtant, c'est cet improbable attelage au départ qui est aujourd'hui devenu le bouclier de protection du puissant et milliardaire ... Naturellement, après ces propos fort menaçants et prémonitoires du président de la République, les Camerounais, tout à leur colère, sont en droit de se dire que ce scandale des lignes 94 et 65 va enfin devenir une bombe à retardement dont le compte à rebours est enclenché. Malheureusement, ça ne semble pas la même perception dans le proche entourage de Jean-Pierre Amougou Belinga, présenté comme le présumé cerveau du pillage à ciel ouvert de la ligne 94. D'ailleurs, l'ambiance y est plutôt aux gorges chaudes. Sceptiques et quasi gouailleurs, les prolixes chroniqueurs-de-l 'œil de- bœuf de cet entourage essentiellement bruyant et flagorneur, en sont à deviser avec goujaterie et fatuité sur l'omnipotence des réseaux qui soutiennent leur narcissique et pétulant évergète. Tels des garnements d'une école de brousse en récréation, qui s'adonnent avec forfanterie à leur divertissement favori : le colin-maillard idiot qui ne voit que la paille qui est sur l'œil gauche d'autrui, alors qu'une grosse poutre obstrue le regard tout entier de leur moniteur indélicat.

" Le chef condamne tout le temps les mêmes choses, mais ce que lui-même doit faire, il ne le fait pas, afin que les autres fassent aussi ce qu'ils doivent faire. Où en est-on avec le mandat d'amener de Ngoh Ngoh ? Où en est-on avec le Covidgate ? ", se demandent les plus extrémistes de la bande en furie, qui en profitent pour souffler sur les braises antibamiléké, bien aidés PDG du Groupe L'Anecdote, celui qu'on a commencé à présenter sur les réseaux sociaux et sous les chaumières, comme le plus grand spoliateur de la fortune publique que l'histoire de notre pays n'ait jamais connu. On peut aujourd'hui évoquer à dessein le cas tout aussi rocambolesque d'Emmanuel Leubou et autres. Mais Emmanuel Leubou était quand même chef de la cellule informatique à la direction des dépenses du personnel et des pensions (DDPP) au ministère des Finances.

Question : Amougou Belinga était quoi ? Dans quel ministère ? Pour être aujourd'hui à la fois l'ami du ministre d'Etat Laurent Esso, de Louis Paul Motaze, du général Ivo Descencio Yenwo et des autres grandes personnalités de la République. Tel un scénario d'un film catastrophique, on l'a vu pourtant invectiver à haute et intelligible voix, un Secrétaire général de la DGSN, tout hésitant et confus dans un audio qui est devenu viral. Au grand dam des Camerounais qui ne savent plus à quel saint se vouer, quand c'est aujourd'hui, le voleur qui poursuit le gendarme.

Forte proximité

La grande amitié entre Jean Pierre Amougou Belinga et Laurent Esso est donc notoire. Avant que les 2 complices ne fonctionnent aujourd'hui en réseau et en miroir, celle-ci reproduisait, dirait- on, la bonne entente qui a de tout temps régné entre ce patriarche sawa qui parle rarement et mesure avec la précision d'un horloger, chacun de ses propos, et le président Paul Biya dont le PDG du Groupe L'Anecdote a été, jusqu'à un passé récent, un fervent défenseur dans les milieux de la presse nationale et internationale. A cette alliance politique objective se sont superposés, au fil des années, des rapports personnels. Le signe évident de cette forte proximité ? Le PDG du Groupe L'Anecdote et le ministre d'Etat Laurent Esso se tutoient et s'appellent sur leur téléphone presque toutes les heures. A chaque cérémonie organisée à Nkoumadjab (Ndlr : village natal du PDG du Groupe l'Anecdote), le " Chat " est reçu avec faste et considération.

Volontiers familier et chaleureux au point que certains le trouvent " sans gêne ", Jean Pierre Amougou Belinga a également ses entrées dans tous les bureaux utiles et importants du ministère des Finances où sa parole pèse, en tant que ami très personnel de Louis Paul Motaze. Aujourd'hui, les langues médisantes ajoutent même qu'il joue de cette proximité comme d'un inépuisable fonds de commerce au point de finir par se prendre dernièrement les pieds dans les tapis très rugueux des services du fisc. Commentaire d'un fin connaisseur des 2 amis :

" leur relation s'est jouée depuis la CNPS autour de 2 notions qui s'imbriquent à souhait : l'argent et la luxure ". Vrai ou faux ? A ne pas oublier que dans d'autres coteries rivales, l'activité sexuelle est un attribut essentiel de l'exercice du pouvoir et un vecteur aussi indispensable que l'enrichissement personnel à l'affermissement de son autorité. Outre qu'il se doit d'être financièrement aisé et de redistribuer une partie de ses richesses, le vrai chef ne peut qu'exercer une sexualité active, sûre d'elle-même et dominatrice. Bref, dans ces autres coteries-là, les leaders suprêmes fidèles à leur première dame d'épouse se comptent sur les doigts d'une main. En est-il de même pour la coterie d'Amougou Belinga ? Difficile à dire.

Tout ce que l'on sait, c'est que, malgré les frasques criardes et incessantes du poulain étonnamment maladroit et espiègle, les membres influents de ladite coterie veillent personnellement à l'entretien de leur amitié bien ordonnée avec le patron de Vision 4. Ceci, en créant parfois un environnement de chaos, terreau de la puissance du poulain narcissique et imbu de pouvoir. Ainsi, si par exemple la justice en tant qu'institution fonctionne à plein régime au Cameroun, à cause de cet attelage improbable Amougou Belinga- Esso, celle-ci a pris beaucoup de plomb dans l'aile, ces derniers mois, donnant au vu et au su de tout le monde qu'elle est désormais au service d'une seule coterie : celle du PDG du Groupe L'Anecdote.

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