Malgré les renforts envoyés la semaine dernière par l'armée fédérale dans l'Oromiya, la plus large province de la fédération et la plus peuplée, la rébellion de l'Armée de libération oromo (OLA) a une fois de plus revendiqué l'attaque d'une prison.
Dans la nuit du 6 au 7 janvier dernier, des habitants de Bule Hora, une petite ville du sud de l'Oromiya, ont été réveillés vers minuit par le claquement des armes automatiques autour de la prison. Cinq gardes ont été tués dans de durs combats qui ont duré trois heures, selon plusieurs sources locales, et des centaines, peut-être jusqu'à 500 détenus, ont été libérés. Dans une vidéo publiée par l'OLA, on peut voir ces hommes s'enfuyant dans la nuit avec leur baluchon.
Odaa Tarbii, porte-parole de l'OLA, a expliqué à RFI que la prison de Bule Hora avait été ciblée parce qu'elle était " un camp de torture " connue, entre autres, pour ses " exécutions extrajudiciaires aléatoires ".
La localité de Bule Hora servant de quartier-général aux forces gouvernementales, l'OLA s'est heurtée à une forte résistance pendant une partie de la nuit. La rébellion affirme n'avoir enregistré aucune perte. Aucun bilan n'a été communiqué et aucun commentaire n'a été fait cependant par les autorités, qui ont récemment envoyé des troupes neuves dans l'Oromiya, maintenant qu'elles peuvent dégarnir leurs effectifs dans le Tigré.
Interrogé sur les conditions de l'OLA pour négocier avec Addis-Abeba, Odaa Tarbii a répondu que " la porte du dialogue est toujours ouverte ", mais la rébellion exige au préalable " la libération des prisonniers politiques, la médiation d'un tiers et une enquête indépendante sur les crimes commis dans le pays ", a-t-il dit.
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