Tunisie: Manifestations à Tunis - Sans incidents ni confrontations

Kaïs Saïd, Président de la République Tunisienne
14 Janvier 2023

La tension était à son apogée aujourd'hui à Tunis, lorsque les sympathisants de plusieurs fractions politiques dont notamment ceux du Front de salut national et d'Ennahdha se sont rassemblés pour contrer ce qu'il appelle le " putsch contre la démocratie " en référence aux dispositions du 25 juillet.

Mêmes images, mêmes slogans et mêmes revendications, nous avons surtout assisté à un rassemblement à l'avenue Habib Bourguiba, au niveau du ministère de l'Intérieur lorsque, vers 11h, des manifestants ont protesté contre le président de la République Kais Saied. En grande présence sécuritaire, les manifestants ont essayé, en vain, de franchir les barrières de sécurité installées par la police tout au long de l'avenue Habib Bourguiba.

Au fait la marche protestataire du Front du Salut national a fait fi des dispositions annoncées par le ministère de l'Intérieur et par le gouvernorat de Tunis, pour se rassembler devant le ministère de l'Intérieur, un endroit non autorisé.

Autant dire que dès le matin, une grande présence sécuritaire était enregistrée à l'avenue Habib Bourguiba, l'avenue de Paris, l'avenue Habib Thameur et les rues attenantes. Cette présence renforcée avait pour objectif de sécuriser les manifestations programmées pour célébrer la date du 14 janvier comme date de célébration de la Révolution et pour rejeter le processus politique du président de la République Kais Saied.

Le nombre de manifestants a augmenté peu à peu depuis le début de la manifestation pour atteindre quelques centaines de personnes environ d'après les estimations de certains journalistes. Plusieurs slogans ont été scandés par les manifestants appelant à mettre un terme " au coup d'État ".

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Il faut noter également que des personnalités nationales étaient présentes parmi les manifestants dont notamment les représentants du Front de Salut et d'Ennahdha à savoir Abdellatif Mekki, Noureddine Bhiri, ou encore Jaouhar Ben M'barek.

Ces personnalités politiques ont dénoncé le fait que plusieurs personnes ont été empêchées de rejoindre les manifestants à Tunis. Le dirigeant du Front de salut national, Jaouhar Ben M'barek, a regretté dans ce sens " un harcèlement policier contre des transporteurs dans différentes villes, empêchant les manifestants d'aller à Tunis ". " " Cela ne découragera pas les hommes et les femmes libres d'atteindre l'avenue de leur révolution. Le putsch donne ses ordres pour restreindre la liberté de déplacement ", a-t-il dénoncé.

Le président de la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi a confirmé ces informations affirmant que des moyens de transport ont été interdits de de transporter des manifestants. " Un bus a été empêché de partir depuis Monastir, mais aussi un train de la SNCFT qui a été interdit de partir depuis Sfax. On a prétexté un problème technique alors que le train a été interdit de partir car transportant des manifestants en direction de Tunis ", a-t-il noté.

Le PDL en sit-in

Parallèlement, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a annoncé un nouveau sit-in de colère. Elle a appelé les sympathisants du parti à la rejoindre devant le local de l'antenne tunisienne de l'Union des oulémas musulmans à l'avenue Kheireddine Pacha, après avoir été interdite de manifester à Carthage.

En effet, la marche de protestation du Parti destourien libre a été stoppée au niveau de l'avenue Kheireddine Pacha à Montplaisir, après avoir été empêchée par les forces de l'ordre, d'avancer vers la route de la Marsa faute d'autorisation.

Malgré l'interdiction des autorités, le PDL s'était attaché à organiser sa marche vers le palais présidentiel de Carthage. Mais après le blocage des forces de l'ordre, il a été décidé de changer de cap en se dirigeant vers le quartier Montplaisir comme nouveau point de départ de sa marche. Quelques heures après, le parti a annoncé son retrait et a mis fin à ces formes de protestations.

L'Intérieur communique

Si les manifestations du 14 janvier se sont déroulées sans incidents graves ou sans débordement, il faut noter que des bousculades entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu. En effet, une bousculade a eu lieu notamment entre les partisans du Front du Salut et les forces de l'ordre juste devant le ministère de l'Intérieur, lorsque certains manifestants ont tenté de franchir les barrières de sécurité.

Sauf que pour le département de l'Intérieur, ces protestations se sont déroulées sans incidents, et que l'organisation sécuritaire était exemplaire. Le ministère a publié des photos prises vers midi montrant une organisation des forces de l'ordre qui sécurisaient les différents points de rassemblement, mais aussi pour donner une idée sur le nombre des manifestants.

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