Tunisie: Des jeunes qui ne trouvent pas leur place

15 Janvier 2023

La réalité s'avère plus alarmante qu'on ne peut le penser : les comportements risqués et dangereux prolifèrent parmi les adolescents âgés entre 16 et 18 ans.

Une étude menée par l'Institut national de la santé, en coopération avec le ministère de l'Education et la direction de la santé scolaire et universitaire et en partenariat avec des organisations internationales, montre que 28 % des élèves ayant répondu aux questions considèrent que l'accès au tabac est facile. 20 % estiment qu'il est aussi possible de consommer des stupéfiants, et plus de 16 % affirment que l'accès au cannabis est également accessible.

Dans le même contexte, la consommation des boissons alcoolisées est considérée facile et à la portée par près de 15% des élèves qui estiment que la consommation de la bière est la plus répandue. 11% révèlent que l'octroi des anxiolytiques et des calmants à base de morphine sans ordonnance médicale est possible et sans difficulté.

Le danger est bien là. Il guette des jeunes et des adolescents généralement égarés et dépaysés dans leur pays. Des jeunes qui n'ont plus visiblement de place dans la société. Des jeunes en proie au doute, à l'incertitude, à la tentation et qui ne trouvent pas un peu d'air. Des jeunes en mal d'inspiration, incapables d'entreprendre, de créer et d'innover. Des jeunes complètement ignorés et oubliés. Des jeunes qui ont de plus en plus tendance à échapper à toute logique d'exemplarité. Des jeunes qui traînent un cumul de défaillances, de dérives et de manquements. Des jeunes pour qui, finalement, le droit à l'erreur est devenu une justification aux débordements.

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Tout cela ne semble pas secouer les consciences des responsables et surtout ceux qui ont le pouvoir de décision. Les défaillances sont essentiellement liées à la place des jeunes dans la société. Les approches, les méthodes et les démarches d'intégration entreprises ne semblent pas suffire, ou encore répondre aux exigences de l'époque. Encore moins les réflexions et les introspections élaborées à ce sujet. En somme, pas tant que certains veulent nous faire croire. Pas tant qu'ils veulent inventer.

Le problème est que les défaillances ne sont pas seulement liées à l'incompétence, aux inaptitudes, ou encore à une incompréhension globale du sujet, mais aussi et surtout la tromperie, la fausseté. Et rien n'est jamais dit, ou encore établi, alors que des parties connues pour leur appartenance politique et idéologique n'hésitent pas à profiter de la situation pour mobiliser des jeunes à des fins douteuses, ou bien pour profiter de leur désarroi. Leur implication dans les dossiers de l'envoi des jeunes vers les foyers de tension attend encore et toujours le verdict d'une justice équitable et indépendante.

Derrière l'égarement et la désorientation des jeunes se cache une profonde morosité, voire un mal-être. On en vient à conclure que la société tourne le dos à ses jeunes. Une société sans les jeunes ! Cela débouche sur des conflits et des défiances. Cela contribue aussi à l'incapacité de transmettre des valeurs et des savoirs, ainsi qu'à entretenir un lien de confiance...

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