Aura-t-on bientôt les moyens de rassurer - partiellement - les millions de personnes qui, d'après des experts, souffrent de la forme longue du Covid-19 ? Après de nombreuses incertitudes quant à la durée des symptômes parfois très invalidants, allant de la toux à la confusion mentale, de nouvelles données suggèrent le début de la fin après un an. C'est le délai après lequel la plupart des symptômes du Covid long suite à une infection modérée ont disparu, conclut une étude israélienne sur des centaines de milliers de patients. Une étude qui confirme des observations françaises précédemment publiées dans le Lancet Regional Health.
Fatigue extrême, perte de l'odorat ou du goût, confusion mentale, essoufflement anormal : ces symptômes du Covid long sont les plus courants, mais il en existe en réalité une soixantaine de répertoriés, incluant la perte de cheveux ou les difficultés d'éjaculation. Défini comme un syndrome post-Covid-19 dont les symptômes dureraient au moins quatre semaines et ne pourraient pas être expliqués autrement, le Covid long peut être très handicapant.
Pour nombre de ces patients apparemment sans recours, la nouvelle étude israélienne parue dans le British Medical Journal pourrait ainsi annoncer la fin du tunnel. Le Covid19 modéré "n'entraîne pas de morbidité grave ou chronique à long terme", concluent les chercheurs d'après leur analyse des données de santé de près de 300 000 Israéliens testés positifs. Mieux, la plupart des symptômes dont souffrent les patients atteints de Covid long "sont restés pendant plusieurs mois et sont revenus à la normale au cours de la première année" après l'infection. Des conclusions qui confirment des résultats français publiés en 2022. "90 % des symptômes persistants étaient résolus à un an", confirme le Dr Olivier Robineau, infectiologue au centre hospitalier de Tourcoing et coordinateur de l'action Covid long de l'ANRS Maladies infectieuses émergentes.
Dans les deux études, les symptômes les plus tenaces même un an après l'infection étaient la dyspnée (essoufflement), la fatigue ou faiblesse, suivis par la perte de goût et d'odorat (dysgueusie et anosmie). L'étude israélienne ajoute également à la liste les troubles de la concentration et de la mémoire, les amygdalites streptococciques (infections des amygdales par une bactérie de type streptocoque) et les vertiges, moins fréquents mais tout de même significativement persistants.