Dans le nord-est de la RDC, la province de l'Ituri connaît une recrudescence d'attaques menées par les différentes factions de la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), alors que les ADF y sont également toujours actifs.
La dernière attaque en date a eu lieu vendredi au village Nyamamba, localité située au bord du lac Albert, à environ 70 kilomètres à l'est de Bunia, dans le territoire de Djugu. Selon un responsable de la société civile de Bunia, 31 corps ont été retrouvés depuis hier, sans compter les personnes disparues et les blessés, ce qui laisse craindre un bilan beaucoup plus lourd.
Cette attaque suit une semaine sanglante dans la province. Entre le 6 et le 10, selon la même source, 34 personnes ont été tuées sur la RN 27 et autour de la localité de Drodro. Jeudi, 11 personnes ont perdu la vie sur un autre site à une vingtaine de kilomètres de Bunia. Joint par l'AFP, le chef militaire de la Codeco Désiré Londroma a justifié une " vengeance " après le meurtre d'un enseignant.
100 km sans protection
À cela s'ajoute un autre massacre, celui de huit personnes, en milieu de semaine à Irumu, causé cette fois par les ADF. Au total, plus de 80 personnes ont été tuées en huit jours.
Face à cette situation sécuritaire détériorée, les casques bleus ont assuré poursuivre leurs patrouilles. Mais la société civile provinciale dénonce l'absence de soldats des FARDC qui, selon elle, laisse " un corridor de près de 100 km " sans protection. Dieudonné Lossa est un de ses reponsables à Bunia, la capitale provinciale. " Les Codeco opèrent en maîtres du terrain. On est informé au moins 48h avant l'attaque, mais comme il n'y a pas de dispositif pour les empêcher, elles se réalisent et ils tuent les gens calmement. "
Les soldats congolais stationnés dans la zone ont en effet été redéployés au Nord-Kivu pour y combattre le M23.