Beaucoup espéraient un retour aux urnes des électeurs avec la présence de l'opposition dans la course, mais plus de 60% de Béninois ont boudé les urnes. Chacun y va de son explication.
Depuis 1991, aucune élection au Bénin n'a enregistré une participation en dessous de 50%. Les mauvais chiffres ont commencé en 2019 avec les élections non inclusives du gouvernement Talon. Autant dire que les 38% de taux participation relevés lors des législatives du 8 janvier font débat.
Orden Alladatin, de l'Union progressiste pour le renouveau, soutien de Patrice Talon, assène que " l'absence de certains acteurs dans le jeu n'a rien à voir avec le faible taux de participation ". En clair, la présence des Démocrates, parti d'opposition, n'a pas inversé les courbes. Guy Mitopke, membre de cette formation, s'en prend lui l'organisation du vote et fait remarquer que " beaucoup d'électeurs n'ont pas trouvé l'endroit où ils devaient voter ".
Un autre opposant rappelle les violences meurtrières de 2019 et estime que les électeurs n'ont pas oublié et ont préféré rester chez eux
Certains abstentionnistes disent avoir douté de la fiabilité et du sort qui sera réservé à leur suffrage. Manque de confiance, mais également désaffection pour la chose publique, " les élections ne changent pas notre quotidien ; ils sont tous les mêmes, ces politiciens ", mentionnent quelques-uns.
Personne n'a encore proposé la recette miracle pour ramener les Béninois nombreux aux urnes. Il faut prêter une oreille attentive à ceux qui se sont abstenus, recommande un membre de la société civile.