Afrique de l'Ouest: Une cinquantaine de femmes portées disparues dans le nord du Burkina Faso

Arbinda, dans la région du Sahel, est régulièrement ciblée par des attaques terroristes.

Les recherches sont toujours en cours pour retrouver deux groupes de femmes de la commune d'Arbinda, dans la région du Sahel, enlevées jeudi et vendredi, alors qu'elles étaient parties en brousse pour cueillir des plantes et des fruits pour se nourrir.

Pour l'heure, le nombre exact de femmes portées disparues n'est pas connu. Le chiffre varie selon les interlocuteurs. Une source militaire évoque " 48 femmes à la recherche d'eau, enlevées par des hommes armés ", et précise que quatre ont pu s'échapper et ont pu donner l'alerte.

De sources locales, l'enlèvement s'est fait en deux temps. Jeudi d'abord, un premier groupe parti chercher de l'eau et des plantes pour la cuisine a été ciblé, vraisemblablement par des jihadistes. Puis vendredi, avant que l'alerte ne soit donnée, un autre groupe de femmes également parti en brousse avec leurs enfants pour les mêmes raisons, aurait subi le même sort. Quelques-unes sont parvenues à regagner Arbinda pour donner l'alerte. " Il y a des opérations de recherche dans la zone mais ces femmes n'ont pas encore été retrouvées ", confie un ressortissant de la localité.

L'approvisionnement d'Arbinda n'est pas régulier car cette commune subit le blocus des groupes armés. Un responsable d'une ONG travaillant dans la région explique que les enlèvements font partie de la stratégie des groupes armés terroristes, pour se servir des otages comme " bouclier humain " et comme " esclaves sexuelles ".

" On l'analyse vraiment comme un instrument de guerre, au même titre que les attaques directes contre les civils ou la pose d'engins explosifs. Ça peut aussi être de l'intimidation, indique la chercheuse suisse Flore Berger, spécialiste du Sahel au sein de l'ONG Global Initiative. Dans d'autres cas où des femmes sont enlevées, on leur dit qu'elles doivent retourner dans leur village avec un message pour leur mari disant qu'ils arrêtent de se battre, que tout le monde et doit laisser le village. Un autre motif est la collecte d'information : parfois, on demande des informations aux femmes enlevées dont le mari s'est enrôlé dans les Volontaires pour la défense de la patrie. Il y a enfin des enlèvements en vue de mariage forcés avec des combattants du Jnim. "

Aucune revendication n'a été émise à ce stade, mais la zone est un terrain d'action des jihadistes du Jnim, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda. La branche sahélienne du groupe État islamique y mène également parfois des attaques.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.