Le patron du PPC (Parti pour le Progrès et le Changement) s'oppose à la décision de Mory Condé, qui consiste à remplacer les élus locaux par les délégations spéciales. Il y voit " un agenda caché " visant, selon lui, à " prolonger davantage la transition ". Il l'a dit au micro d'un de nos reporters.
Pour Mory Condé, le mandat des élus locaux arrive à terme le 18 Février prochain. Une justification que le leader du PPC trouve " choquante et infondée ". Contrairement aux dires du ministre de l'administration du territoire et de la décentralisation, Aboubacar Biro Soumah indique le mandat de ces élus locaux se termine plutôt en Novembre 2018.
" La destitution envisagée par Mory Condé est choquante. Elle ne repose sur aucun fondement. Par sa décision de dissoudre les conseillers communaux, il met en évidence la volonté du CNRD à retarder le retour à l'ordre constitutionnel. Mory Condé prouve aussi qu'il n'a aucune maîtrise des textes de loi qui régissent les conseillers communaux.
En aucun cas les délégations spéciales ne remplacent les élus locaux. Quand le mandat arrive à terme, la loi prévoit l'organisation des nouvelles élections. Comme le CNRD refuse le retour à l'ordre constitutionnel, il veut remplacer les élus locaux par les délégations spéciales.
A défaut des élections, on laisse ces élus locaux en place jusqu'à ce que des nouvelles élections soient organisées. Les délégations spéciales n'interviennent que dans un contexte. Et puis, leur durée est seulement de trois mois. Lors qu'un élu local est reconnu coupable de détournement par un tribunal, le ministre de l'administration peut le destituer et procéder à son remplacement par nomination.
Cette nomination ne tient que trois mois. Seul le fautif est à destituer, pas tous les élus de la circonscription concernée. Ils ne peuvent être destitués en même temps que lors qu'ils sont tous fautifs de faits de détournement avéré ", a-t-il expliqué.
Aboubacar Biro Soumah voit aussi dans la décision de Mory Condé " un agenda caché ". L'objectif, poursuit-il, est d'" éliminer les grands partis politiques tels que l'UFDG et l'UFR ". Mais il prévient que " cette démarche ne marchera pas ".
" Le CNRD ne va pas taire l'opposition en Guinée. Ce qu'Alpha n'a pas pu faire en 11 ans de règne, ce n'est pas le CNRD qui le pourra. D'ailleurs je demande à la population de se tenir prête. Il faut chasser ces gens du pouvoir. Ils veulent prendre la Guinée en otage mais ça ne marchera pas ", ajoute-t-il.
A rappeler qu'Aboubacar Biro Soumah est aussi membre de l'ANAD, une coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo.