Une cinquantaine de femmes auraient été enlevées par des hommes armés dans le septentrion du Burkina, plus précisément à Arbinda. Selon des témoignages, le rapt a eu lieu en deux temps. Ce sont d'abord quarante femmes qui ont été enlevées le 12 janvier dernier. Et une vingtaine d'autres l'ont été le lendemain, alors même qu'elles étaient parties en brousse pour cueillir des plantes pour se nourrir ; Arbinda étant sous blocus depuis quelques mois.
Ce n'est pas la première fois qu'ont lieu des enlèvements massifs au Burkina. Mais la particularité, cette fois-ci, c'est que ce sont des femmes qui sont concernées. En tout cas, ce rapt massif est la preuve que la situation sécuritaire, plus de trois mois après l'arrivée du capitaine Ibrahim Traoré aux affaires, demeure préoccupante. C'est un caillou de plus dans les godasses du capitaine Ibrahim Traoré.
Pourtant, pas plus tard que le week-end écoulé, ils sont nombreux les Burkinabè qui se félicitaient de la reconquête de Falangoutou dans le Sahel où les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont signé leur retour et ce, après avoir levé le pied, il y a de cela un an.
Le retour de l'armée à Falangoutou rappelle aussi la reconquête de Solenzo, du nom de ce chef-lieu de la province des Banwa dans la Boucle du Mouhoun où des djihadistes avaient hissé leur drapeau et y faisaient la pluie et le beau temps. Et ce n'est pas tout. Car, assiégées depuis quelques mois, les populations de Djibo dans le Sahel et de Pama à l'Est ont pu être ravitaillées.
On espère qu'avec l'entrée dans la danse, pour bientôt, des 50 000 VDP, la donne va changer
Cela dit, l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Car, des villages entiers sont, ces derniers temps, vidés de leurs habitants sommés par les groupes armés, de déguerpir les lieux sous peine de représailles.
Tout se passe, en effet, comme si pendant que l'on reconquiert certaines localités, on en perd le contrôle d'autres au profit de l'ennemi qui, manifestement harcelé, cherche à marquer les esprits par des actions d'éclat.
Les exemples sont légion dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord, du Sahel et de l'Est, où des populations, pour sauver leur peau, ont migré vers des zones urbaines plus sécurisées.
Toutefois, on espère qu'avec l'entrée dans la danse, pour bientôt, des 50 000 VDP (Volontaires pour la défense de la patrie), la donne va changer et que la peur changera de camp au grand bonheur des populations qui souffrent le martyre.
Car, on le sait, les groupes armés ont une peur bleue des VDP parce que des derniers, bien plus que les FDS, ont l'avantage de maîtriser le terrain si fait qu'ils peuvent déjouer bien des coups.
Mais en attendant, on ne peut que demander aux autorités de tout mettre en œuvre pour retrouver ces pauvres dames enlevées dont on imagine que certaines d'entre elles pourraient servir d'esclaves sexuelles à leurs ravisseurs.