La section Sciences sociales et humaines de l'Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal a organisé une conférence ce samedi 14 janvier 2024. Cette conférence animé par le professeur Frédéric WORMS, philosophe, directeur de la prestigieuse École normale supérieure de la rue d'Ulm (Paris) a porté sur le thème " les menaces de la démocratie.
" Les menaces contre la démocratie ", c'est le thème d'une conférence animée par le professeur Frédéric WORMS, philosophe et directeur de l'Ecole Normale Supérieur de la rue de l'Ulm (Paris), à l'initiative de l'Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS) ce samedi, en présence d'éminents chercheurs en droit public et science politique, juges, historiens, philosophes, membres de la société civile et acteurs de la vie politique. " Ce que j'essayais de montrer, c'est que la démocratie, c'est bien sûr l'unité du peuple est fondée sur la reconnaissance de ses différences, de ses désaccords. Donc la discussion est non pas un aspect secondaire mais le cœur de la démocratie. La démocratie, c'est les institutions qui protègent la discussion ". C'est fondamental, parce que sur tous les sujets, les humains ont fondés des accords mais des accords qui peuvent aggraver les sujets, si ça devient la guerre ", a relevé le philosophe français.
La question de savoir pourquoi les menaces sur la démocratie dans le monde, deviennent si violentes aujourd'hui, Pr WORMS évoque trois dimensions qui touchent sur les menaces actuelles de la démocratie. En premier lieu, les dangers biologiques communs. Selon lui, les dangers qu'on a et qui frappent aujourd'hui toutes les sociétés humaines, se sont les dangers biologiques notamment la pandémie ou le climat : " Il se trouve que les dangers communs avant de nous réunir aggravent la division parce qu'ils remettent au premier plan au nom de l'urgence. Par exemple quand le virus arrive on oublie la démocratie pour sauver tout le monde. Au nom de l'urgence commune on doit oublier les divisions internes ".
La deuxième dimension d'après M. WORMS, ce sont les risques qui pèsent sur la discussion, (discours) humaine. Or, pour lui, le discours n'est pas quelque de secondaire dans la démocratie. Les institutions politiques sont des institutions qui passent par et qui organisent la parole en tant que lieu de transformation du conflit à un partage. Les risques sur le discours sont le deuxième grand danger de la démocratie aujourd'hui. La philosophie, la politique fondent leur recherche sur la contradiction, le désaccord.
La troisième dimension, c'est ce qu'il appelle la désillusion démocratique. Selon lui, " La grande erreur, c'est de croire que la démocratie existe et réalisée. Savoir qu'avec un certain nombre d'institutions qui sont fondamentales et qui sont des paliers qui évitent la guerre et le meurtre et qui ne sont pas suffisantes à savoir les institutions politiques. Le droit de vote en particulier. A son avis " Le vote est une condition d'un palier majeure de la démocratie. Ce qui nourrit la crise de la démocratie aujourd'hui, c'est la persistance d'un sentiment d'injustice légitime y compris dans les sociétés qui se disent démocratiques. "
A ce titre, pour faire face aux menaces de la démocratie, le directeur de l'Ecole Normale Supérieur de la Rue d'Ulm (Paris) propose de construire des cadres où on peut parler et dire des choses différentes, notamment, les cadres politiques pour la décision : le parlement, les élections ; le cadre scientifique pour la formation du jugement : l'école, l'université, la recherche ; les cadres sociaux pour l'accès à l'information : la presse... "