Quarante-cinq jours après son retour en Côte d'Ivoire, le président du Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (Cojep) s'est prononcé le mercredi 11 janvier 2023, à Abidjan-Plateau, sur plusieurs sujets d'actualités.

Charles Blé Goudé a réaffirmé son intention de s'inscrire dans le processus de réconciliation et de paix incarné par le Chef de l'État, Alassane Ouattara. Saluant les efforts et actions du Président de la République qui ont permis son retour en Côte d'Ivoire.

" Le 18 octobre 2022, la Cour pénale internationale a reçu, par courrier, l'accord des autorités de la Côte d'Ivoire me permettant de rentrer au pays. Et le 26 novembre 2022, je suis rentré. Beaucoup de choses ont changé, y compris la Côte d'Ivoire elle-même. Depuis mon arrivée, je ne fais qu'accompagner le processus de paix. Tous les peuples qui sortent de crise ont besoin d'être apaisés. C'est pourquoi, je tiens à dire merci d'abord aux autorités ivoiriennes, notamment le Président de la République, Alassane Ouattara, qui m'a envoyé son chef de cabinet à La Haye pour me signifier la démarche d'apaisement dans laquelle il était. Démarche que j'approuve de m'avoir permis de rentrer en Côte d'Ivoire dans un climat apaisé ", s'est-il réjoui.

Charles Blé Goudé est longuement revenu sur le processus de paix et de réconciliation en Côte d'Ivoire qui, à l'en croire, constitue le moyen par lequel tout leader, toute nation peut projeter ses perspectives de développement sur le plan politique, économique et sociétal. Et ce, en vue de permettre à ses populations de bénéficier des fruits de la richesse.

Animant une conférence de presse sur le thème " Côte d'Ivoire, écris ta nouvelle page : il est l'heure ", Blé Goudé s'est prononcé sur l'état de la nation après onze ans passés à la Cour pénale internationale (Cpi) où il était en détention à La Haye.

Le président du Cojep a également exprimé sa gratitude à tous les acteurs, notamment les guides religieux et chefs coutumiers qui ont contribué favorablement à son retour sur la terre de ses ancêtres. Sans toutefois oublier ses avocats.

" Je ne suis pas candidat, car je suis condamné pour le moment à 20 ans par la justice ivoirienne ", a fait savoir le président du Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples.

Il a reconnu que sa qualité de repris de justice l'empêche d'exercer ses devoirs civiques. En revanche, il reste un citoyen qui respecte les règles établies dans son pays. " Je suis respectueux de la loi, donc je l'accepte ", déclare-t-il. Et de plaider pour la levée de sa condamnation de 20 ans par la justice ivoirienne.

Il a saisi l'occasion pour plaider auprès du Chef de l'État, Alassane Ouattara, la libération des militaires incarcérés lors de la crise post-électorale de 2010, des prisonniers de la crise post-électorale de 2010 et de Pulchérie Gbalet, présidente de l'organisation Alternative citoyenne ivoirienne (Aci) incarcérée à la Maca.

A cette tribune, il s'est prononcé sur ses relations avec l'ex-Président Laurent Gbagbo. " Je n'ignore pas le président Laurent Gbagbo. J'aborde, pour le moment, des sujets dans lesquels il n'est pas concerné, c'est tout ", dit-il. Et de se justifier en ces termes : " Je ne peux pas ignorer quelqu'un avec qui j'ai partagé une vie carcérale pendant six ans ".

Il a promis à la presse que le moment viendra où il parlera de Laurent Gbagbo. Affirmant qu'il n'y a pas de rupture entre Laurent Gbagbo et lui. Non sans manifester son désir de rencontrer l'ex-Chef de l'État.

Le président du Cojep a affirmé aussi qu'il se méfie de toutes les alliances politiques, car aucune n'a jamais traversé le temps. Arrêté le 17 janvier 2013, au Ghana et transféré le 23 mars 2014 à la Cpi, Charles Blé Goudé a été acquitté le 15 janvier 2019 et est rentré le 26 novembre 2022 en Côte d'Ivoire, rappelle-t-on.