Certains diront qu'il a fait preuve d'audace, d'autres que ce culte de la FJKM n'était pas l'occasion appropriée pour asséner toutes leurs vérités sur les dirigeants malgaches d'hier et d'aujourd'hui.
Le pasteur Zaka Andriamampianina a dit tout haut ce que beaucoup de Malgaches pensent tout bas. Il a dressé dans son sermon un tableau sans fard de la situation actuelle et ce sont des versets de la Bible qui lui ont permis de dépeindre l'état dans lequel se trouve le pays aujourd'hui.
C'est d'abord le détournement des votes lors des élections qui se sont tenues à Madagascar que ce pasteur a dénoncé avec vigueur dès les premiers mots qu'il a prononcés. Ils s'adressaient aux dirigeants sans aucune précision de date, mais les conséquences sont tout à fait visibles aujourd'hui. L'auditoire a tout de suite compris qu'il faisait implicitement référence à la situation actuelle. Il a affirmé qu'un pouvoir installé dans ces conditions n'avait pas d'assises solides.
Compter sur les forces armées pour assurer une certaine stabilité était illusoire. C'est une véritable charge qu'il a menée contre la décision du régime de faire la part belle aux équipements des militaires par rapport au budget des autres secteurs. Il s'est demandé s'il ne fallait pas plutôt s'occuper de l'éducation des jeunes. Il est revenu sur tous les événements qui se sont succédé ces derniers temps. Il a notamment fait référence à la démission du gouverneur de la Banque centrale.
Il est bien sûr revenu sur les conditions de vie des Malgaches qui " ne disposent plus aujourd'hui de marmites car elles leur ont été volées ". Les problèmes environnementaux ont été également mentionnés, notamment celui de la possible pénurie d'eau. Les énormes richesses minières dont dispose la Grande île ont, elles aussi, été évoquées. Les nombreuses personnalités politiques présentes ont certainement entendu leurs oreilles siffler en écoutant ce sermon. Certains dignitaires du régime n'ont pas apprécié et ont parlé d'un discours politique. Dans le contexte actuel, cela devait être dit pour mettre les dirigeants devant leurs responsabilités.
