Madagascar: Économie bleue - Manque de transparence et de coordination entre les acteurs

Un diagnostic de la gestion des ressources marines a été présenté la semaine dernière par l'INDRI (Initiative pour le développement, la restauration écologique et l'innovation), à toutes les parties prenantes du secteur de l'économie bleue.

Ce diagnostic a été réalisé au niveau des cinq régions côtières en consultant à peu près 70 acteurs. Parmi les résultats publiés, il a été évoqué entre autres que Madagascar dispose d'un potentiel en économie bleue et ressources marines pour ne citer que sa Zone Économique Exclusive s'étalant sur une superficie de 1 140 000km². Le pays est également leader en Afrique sur l'expansion des aires de pêche gérées localement. L'engagement du secteur privé et l'innovation apportée sont en même temps palpables. En revanche, il a été soulevé un manque de transparence et de coordination entre les acteurs œuvrant dans le domaine de l'économie bleue.

Conflits

Outre l'insuffisance des moyens de contrôle et de surveillance de la pêche, les interventions sont en même temps dispersées. La persistance des pratiques de pêche illicites n'est pas en reste. Et du côté du secteur privé, les problèmes d'infrastructures surtout la dégradation des routes constituent un des freins aux investissements. Les conflits dans les zones de pêche sont également évoqués. Toujours dans le cadre de la présentation de ce diagnostic, le changement climatique et la pression démographique constituent des menaces relevées sur le développement de l'économie bleue. En effet, le manque d'activités alternatives conduit les acteurs à augmenter la pression sur les ressources marines ainsi qu'à la migration.

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Cluster

" Force est pourtant de remarquer qu'il y a une prise de conscience sur la nécessité d'une approche nationale dans le domaine de la pêche et de l'économie bleue. Les acteurs concernés ont également manifesté leur volonté commune de travailler ensemble pour faire avancer les activités et les projets menés par le gouvernement. Ainsi, une meilleure coordination entre les acteurs concernés, dont entre autres, l'Etat, les sociétés civiles, les ONG, les communautés de base, les chercheurs et le secteur privé ainsi que les partenaires techniques et financiers, s'impose. Une plateforme ou un cluster réunissant tous ces acteurs pour la coordination multi-sectorielle de l'économie bleue et de la gouvernance des océans, sera ainsi mise en place ", a initié Vatosoa Rakotondrazafy, la coordinatrice de l'INDRI, lors de la séance de présentation de ce diagnostic.

Concept

De son côté, le ministre de la Pêche et de l'Economie bleue, Mahatanty Paubert, reconnaît qu'il y a bien un déséquilibre entre la pression démographique et les ressources halieutiques non seulement à Madagascar mais aussi au niveau mondial. " Madagascar fait partie des rares pays ayant pu élaborer sa stratégie à court terme pour le développement de l'économie bleue pour le secteur pêche et aquaculture. En outre, cette économie bleue est multidisciplinaire, nécessitant un diagnostic par secteur afin d'identifier les solutions y afférentes et de mettre au point le rôle de chaque acteur via ce cluster. Force est aussi de reconnaître que la Grande île est vulnérable au changement climatique, l'avenir de la pêche constitue ainsi l'aquaculture selon les recommandations de la FAO. Le pays dispose d'un avantage étant donné qu'on est déjà leader dans le domaine de la crevetticulture et l'holothuriculture. Bientôt, la crabiculture et l'élevage de tilapia en mer, seront développés. L'algoculture est maintenant en expansion. Notre objectif est de la développer dans toutes les zones propices selon les plans d'aménagement en se référant au concept, solution basée sur la nature ", a-t-il conclu.

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