Le cancer du col de l'utérus est à l'origine, chaque année, de 341 831 décès dans le monde, pour 604 127 cas qui surviennent. En Côte d'Ivoire, ce sont 1417 décès pour 2067 nouveaux.
Ces chiffres fournis par l'Organisation mondiale de la santé (Oms) parlent d'eux-mêmes quant à la violence de la réponse à apporter à ce mal devenu problème de santé publique dans le monde.
C'est dans cette optique que le Coalition des organisations de lutte contre le cancer du col de l'utérus (Colcc) a organisé une session de renforcement des capacités à l'intention d'une trentaine d'acteurs des médias le 12 janvier 2023, au Musée des civilisations de Côte d'Ivoire, à Abidjan-Plateau.
Objectifs, communiquer suffisamment sur les dégâts du cancer du col de l'utérus afin d'amener les populations à se faire dépister tôt pour, in fine, inverser la tendance et réduire cette maladie à des proportions négligeables d'ici à 2030 ; plaider auprès du gouvernement pour la création d'une ligne budgétaire en vue de la prise en charge des victimes.
Inverser la mauvaise tendance revient, selon les formateurs Dr Simon Boni et Dr Jean-Baptiste Comoé, à atteindre un taux de vaccination de 90 % de filles ayant entre 9 et 14 ans ; 70 % de femmes (35-45 ans) dépistées et 90 % de femmes en début de maladie traitées. Malheureusement, déplore Dr Simon Boni, trop de femmes atteintes de ce mal vont en consultation beaucoup trop tardivement, pour une maladie qui se soigne et se guérit en Côte d'Ivoire, sans grands frais.
" 75 % des cas que nous recevons dans nos hôpitaux sont des consultations tardives c'est-à-dire que les femmes viennent à l'hôpital quand la maladie est déjà à un stade avancé. Alors que nous avons trois grands vaccins sur le marché en Côte d'Ivoire. C'est gratuit et disponible sur l'ensemble du territoire national ", a précisé le médecin spécialiste. Qui a tenu à souligner que les soins sont coûteux une fois la maladie déclenchée.
Pour lui, il convient que les femmes ivoiriennes se fassent dépister pour se mettre à l'abri de mauvaises surprises. Il a appelé les parents à faire vacciner leurs filles pour prévenir le mal.
Agnès Kraidy, vice-présidente de la Colcc, a invité les acteurs des médias à s'impliquer et même s'investir dans la lutte contre le cancer du col de l'utérus. Car le vrai mal, c'est l'ignorance qui tue plus que la maladie elle-même.
Fatou Fadiga, présidente de la Colcc, a remercié les partenaires de son organisation, particulièrement la firme pharmaceutique Roche, Expertise France et Jhpiego pour leur appui constant à la campagne de sensibilisation des masses.