Monsieur le Premier Ministre, J'ai l'honneur de vous renouveler mes compliments ainsi que mes encouragements citoyens, au regard des efforts plus que louables, déployés par le gouvernement de la République sous la sage diligence du Chef de l'Etat, en vue de ramener la paix et de redonner la confiance aux citoyens, dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest martyrisées.
Je me permets cependant de saisir cette occasion, pour porter à votre connaissance qu'il m'est revenu, sous la forme de dénonciation, qu'un groupe de paisibles citoyens a été interpellé et séquestré durant trois jours, du 25 au 27 décembre 2022, au poste de contrôle mixte de Santa non loin de Bamenda dans le département de la Mezan, région du Nord-ouest. En effet ces responsables de famille revenaient d'une convention annuelle statutaire de leur église dans le Moungo et étaient en route pour rejoindre leurs domiciles respectifs.
Aussi, compte tenu de la sensibilité des problèmes sécuritaires dans cette région, tout le monde connaît l'attention spéciale que le gouvernement y accorde.
Dès lors le souci d'éviter la floraison des accusations contre nos forces de défense et de sécurité, rend indispensable voire urgent, que votre autorité ordonne l'ouverture d'une enquête sans complaisance, comme il est de règle. IL s'agit de clarifier cette situation, de déterminer les mobiles ainsi que les éventuels donneurs d'ordre.
L'enquête devra en tout état de cause, éclairer notre lanterne sur l'implication d'officiers supérieurs de l'armée et de la police à des fins personnelles et sectaires. En effet des hauts gradés membres de la même église que les victimes, seraient soupçonnés d'être les commanditaires. En effet il est établi au-delà de tout doute, qu'ils ont déjà dans un passé récent, usé et abusé de leur position et privilèges de fonction aux mêmes fins.la logique est clairement celle d'une influence négative et d'intimidation, sans aucun rapport avec les préoccupations de maintien de la paix, de la sauvegarde de l'ordre public et de la sécurité des biens et des personnes.
C'est l'occasion de signaler que de nombreux commis de l"Etat ayant embrassé les églises nouvelles, sont devenus de véritables métastases cancéreux au sein de l'administration publique. Ces derniers constituent dorénavant, par certains aspects, des menaces réelles pour les libertés, pour l'impartialité de l'autorité de même qu'un danger pour la sérénité des rapports sociaux de toute nature.
Dans l'attente, je vous prie de croire, Monsieur le premier ministre, à l'assurance de ma très haute et fraternelle considération./.
SHANDA TONME