Congo-Kinshasa: Prisons et maisons carcérales - La FBCP insiste sur l'amélioration des conditions de détention

S'appuyant sur les révélations d'un ancien prisonnier à propos des conditions de détention dans la prison centrale de Makala (PCM), la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) exhorte les autorités congolaises à l'amélioration des conditions carcérales dans toutes les prisons et maisons d'arrêt du pays.

Face à l'inaction des autorités congolaises en ce qui concerne les conditions d'incarcération dans le pays, la FBCP s'est tournée vers la Commission des Nations unies pour les détentions illégales à qui elle demande de mener des enquêtes sur les détentions arbitraires et illégales dans les prisons en République démocratique du Congo (RDC).

Elle considère, en effet, que la majorité des pensionnaires des prisons dans le pays sont des détenus provisoires et ceux qui n'ont jamais été jugés. " Lorsque nous dénonçons les conditions infrahumaines dans les prisons de la République démocratique du Congo, les autorités compétentes ne nous prêtent pas une attention particulière. Elles attendront que la situation devienne pire pour agir ", a réagi, le 15 janvier, le président de la FBCP, Emmanuel Adu Cole.

Dans plusieurs de ses appels en direction des autorités judiciaires du pays, cette organisation de défense des droits de l'homme les a notamment exhortées à désengorger les prisons et maisons carcérales dont la surpopulation dépasse l'imagination. " La population de la PCM dépasse dix fois la capacité d'accueil de cette institution carcérale. Nous demandons à l'autorité d'agir en vue de la désengorger et améliorer ainsi les conditions des prisonniers qui meurent chaque jour à cause des mauvaises conditions de détention mais, malgré les promesses, rien n'est fait. L'autorité ne bronche pas ", a regretté le président de la FBCP.

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La PCM, un mouroir en plein centre de Kinshasa

Dans un témoignage qui confirme les allégations de la FBCP, en effet, un ancien détenu de la PCM dénonce les conditions carcérales de ce centre pénitentiaire, où il y a eu plus de deux cents morts l'année dernière. " Rien que pour l'année 2022, le décompte macabre des détenus s'élève à deux cents morts, dans le silence et l'indifférence de la ministre de la Justice ", écrit Kimonameso Nkiadi, dans son témoignage relayé par la FBCP.

La cause de cette situation serait, selon cet ancien détenu, la surpopulation. " Cet établissement construit dans les années 1950 était conçu pour héberger mille cinq cents pensionnaires seulement. Sans aucun nouvel aménagement, sans aucun nouveau bâtiment construit depuis lors, la prison de Makala "entasse" aujourd'hui, en ce mois de janvier 2023, près de onze mille détenus vivant dans une promiscuité exécrable, dans onze pavillons surpeuplés ", a souligne-t-il c.

Il ajoute que plusieurs pavillons prévus pour plus ou moins cent personnes en hébergent plus de mille, jusqu'à mille cinq cents, dont certains le sont depuis des années, jamais jugés, en violation de la loi sur la détention provisoire ou préventive, et des condamnés, pour toutes sortes de délits et rimes, des criminels dangereux et des petits voleurs à la sauvette, des militaires et des civils. " L'unique pavillon des femmes contient, à lui seul, deux cents pensionnaires. Même les pavillons VIP sont surpeuplés. Aucun respect de la vie ni de la dignité humaine ! ", a-t-il dénoncé.

Une famille menacée d'enlèvement

Parlant du respect de la vie humaine et des arrestations arbitraires, la FBCP regrette qu'une famille de Kinshasa soit victime des menaces répétées d'enlèvement. Ele appele aux autorités le dossier de Rachel Mututi, Jessica Mundongo Mututi et Gracia Mututi qui seraient victimes, à plusieurs reprises, des tentatives d'enlèvement. Cette organisation avoue qu'elle était, en son temps, informée de cette situation pour laquelle elle avait informé les autorités en vue de la protection de cette famille et des enquêtes pour identifier les auteurs de ces actes et le mobile qui les pousse à mettre en insécurité ces personnes.

La FBCP rappelle que le 31 mai 2022, Gracia Mututi avait échappé à une tentative d'enlèvement et que dans sa fuite, elle avait été victime d'un accident grave qui l'avait conduite à l'hôpital. Le 12 janvierdernier, dans la soirée, c'était le tour de l'aînée, Rachel Mututi, d'être victime d'enlèvement à Kintambo magasin. Estimant qu'il y a une main derrière cette affaire, la FBCP exhorte les autorités compétentes à assurer la sécurité de cette famille et à chercher à identifier les auteurs de son insécurité.

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