En tout, les organisations de défense des droits de l'homme sont sans nouvelles de plus de 40 membres de ce parti d'opposition.
La situation est pour le moins confuse au Tchad. Des militants des Transformateurs ont été arrêtés en octobre dernier suite à une manifestation interdite par le pouvoir. Une organisation des droits de l'homme indiquait ce week-end que 22 personnes disparues étaient détenues à la prison centrale de Klessoum. Mais l'information a été démentie dans la foulée par la direction du parti de Succès Masra.
Visiblement, le parti d'opposition et les défenseurs des droits de l'homme, qui dénoncent d'ailleurs collectivement le manque de transparence judiciaire, ne parlaient pas des mêmes militants, car certains ont été interpellés dans la rue, d'autres au siège du parti.
Au sein de la Fédération des droits de l'homme, Dobian Assingar est formel : 22 militants du parti les Transformateurs sont bien détenus à la prison centrale de Ndjamena et la grande majorité, 19, ont été arrêtés à leur domicile, 3 au siège du parti en octobre dernier. " Ils ont été arrêtés dans des endroits différents : 19 sur les 22 à domicile. Il y en a 27 qui ont été arrêtés au siège, mais trois seulement ont réapparu à la maison d'arrêt de Klessoum. "
L'imbroglio vient du fait qu'au sein des Transformateurs, les leaders affirment être sans nouvelle de leurs camarades, 27, arrêtés au siège du parti il y a trois mois. Pour le porte-parole, Serge Ngardji qui est en exil comme de nombreux cadres du parti, ces militants ont soit été tués, soit sont détenus illégalement. " Certains ont été tués. Et nous espérons que ceux qui sont actuellement détenus, s'ils ne sont pas tués d'ici là, ils seront dehors et témoigneront. "
Transformateurs et militants des droits de l'homme s'accordent en tout cas sur un point : les autorités ont l'obligation de donner des informations sur ces militants, au moins quarante, disparus depuis octobre dernier. " Pour savoir s'ils sont en vie ou détenus dans des lieux secrets ", dit Dobian Assingar.
Jointes par RFI, les autorités judiciaires ont indiqué ne pas avoir à commenter des informations de presse.