Thiès — Deux cent onze maîtres et 15 instructeurs d'éducation physique et sportive ont reçu lundi, au Centre national d'éducation populaire et sportive (CNEPS) de Thiès, leurs diplômes de fin de formation.
Les récipiendaires ont reçu leur parchemin, lors d'une cérémonie présidée par le secrétaire général du ministère des Sports Paul Ndione dans les locaux du CNEPS.
Ils sont répartis entre la promotion Mamadou Diagna Ndiaye, composée de 15 instructeurs et la promotion Astou Dioh Sène, qui compte 211 maîtres d'éducation physique et sportive (MEPS).
Les MEPS ont reçu leur certificat d'aptitude de maîtres d'éducation physique et sportive (CAMEPS), au bout de trois ans de formation, et devront enseigner cette discipline dans les collèges. Ils se sont spécialisés, chacun, dans un sport individuel ou collectif de leur choix.
Les instructeurs, eux, ont obtenu après un séjour de 14 mois dans ce centre, un diplôme d'instructeur d'éducation physique et sportive (DIEPS), leur permettant d'être affectés dans les différentes structures du ministère des Sports.
"L'instructeur sportif sert aussi bien dans les structures centrales et déconcentrées du ministère qu'au niveau des instances techniques et administratives des fédérations et groupements sportifs", a expliqué Paul Ndione. Il a souligné la "centralité" de ce métier dans le dispositif de déploiement des ressources humaines qui animent la politique sportive.
"La relance de la formation des instructeurs s'inscrit dans le cadre du renforcement des ressources humaines, en vue de relever les défis de l'encadrement sportif de notre jeunesse et d'assurer des performances sportives durables", a-t-il dit.
Amadou Fall, responsable de la Promotion 2021-2022 des instructeurs, a témoigné qu'ils sont "suffisamment outillés" pour exercer leurs nouvelles fonctions. Parmi les modules de leur formation, il y a la gestion des ressources humaines, les procédés d'entraînement, le management des organisations sportives, la psychologique de la performance, etc., a-t-il dit.
Pour la première fois, des instructeurs en gymnastique, karaté et judo ont été formés dans le cadre de la "rénovation pédagogique", dans l'objectif d'élargir des disciplines sportives bénéficiaires des appuis des instructeurs des sports, selon le secrétaire général du ministère des Sports. Pour lui, cette option constitue un "atout" dans un contexte de préparation des Jeux olympiques de la jeunesse que le Sénégal abritera en 2026.
Les aptitudes acquises durant la formation les prédisposent au-delà de l'aspect éducatif des activités physiques, à prendre en charge les activités de leur établissement dans le cadre du sport scolaire et universitaire, a-t-il ajouté, concernant les MEPS.
Une composante nécessaire de l'enseignement
"L'éducation physique et sportive, a-t-il poursuivi, est une composante nécessaire de l'enseignement primaire et secondaire". Elle renforce les aptitudes physiques et la remise en forme des aptitudes de la vie courante, les aptitudes cognitives, sociales et émotionnelles et des valeurs et attitudes qui font des citoyens socialement responsables.
Le diplôme de CAMEPS ne permet pas aux nouveaux récipiendaires d'être considérés comme des enseignants de collège, a toutefois précisé Dialy Mady Cissokho, responsable du CAMEPS, en marge de la cérémonie. Il annonce qu'ils feront tout leur possible, avec l'appui des syndicats, pour être formés et reversés dans le corps des professeurs de collège d'enseignement moyen général (PCMG).
Tamsir Faye, chargé des revendications du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS), membre du G7, a exprimé toute sa satisfaction de voir sortir cette première promotion de maîtres d'éducation physique et sportive, après une longue pause.
Depuis les années 2000, il n'y avait plus de formation directe par concours des professeurs d'EPS, laquelle était remplacée par la formation diplômante, avec l'apparition du corps des vacataires de l'EPS et des contractuels, sans plan de carrière, a-t-il relevé.
Le SAEMSS avait demandé dans son préavis de grève de 2006 la création du corps des PCMG en EPS et le reversement des maîtres d'EPS dans ce corps.
Plusieurs intervenants ont invité les nouveaux diplômés à prendre en modèles la marraine Astou Dioh Sène, ancienne directrice du CNEPS, et l'un des parrains Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité national olympique du Sénégal (CNOS), pour le travail qu'ils ont abattu pour le développement du sport sénégalais.