Sénégal: La vétusté du parc automobile sénégalais déplorée

Dakar — Le spécialiste en sécurité routière, Abdou Karim Diop, a déploré la vétusté du parc automobile sénégalais dont la moyenne d'âge tourne autour de 20 ans, et appelé à son renouvellement afin de réduire considérablement les accidents de la route.

"Il y a au Sénégal des véhicules qui ont entre 70 et 75 ans et qui circulent dans ce pays. La moyenne d'âge du parc automobile est de 20 ans. Ce qui est trop pour un véhicule", a-t-il-déclaré dans un entretien à l'APS.

Abdou Karim Diop, est l'auteur de l'ouvrage intitulé "Les accidents de la route au Sénégal", dans lequel, il présente l'administration du transport roturier et étudie les causses des accidents de la route, la typologie et la cartographie des points accidentogènes et propose pistes de solutions.

L'état défectueux des routes qui constitue "3% des causes d'accidents de la route", tandis que "les véhicules qui ne respectent pas les normes sont responsables de 7%", signale le spécialiste non sans rappeler "la vieillesse du parc automobile qui entraîne des pannes à répétition des véhicules".

"Certains véhicules ont des pannes de vieillesse. Vous pouvez réparer un organe aujourd'hui, demain, c'est un autre organe qui va tomber en panne", a-t-il-soutenu.

Il soutient que le renouvellement du parc automobile qui est une priorité pour le ministère des transports terrestres, permettra de réduire considérablement les difficultés rencontrées par les usagers.

"A travers le Plan Sénégal émergent (PSE) et à travers la volonté politique de l'Etat, il y a un fond dédié au renouvellement du parc automobile estimé à 1200 milliards de FCFA pour l'achat de 40 000 véhicules. Je pense quand cet arsenal de véhicules sera injecté au système, on parviendra à juguler le mal", a avancé M. Diop.

Il explique toutefois que l'application des mesures initiées par le gouvernement après le drame de Sikilo (Kaffrine, centre) ayant fait 42 morts, doit prendre en considération le déficit transport public à Dakar et dans les autres régions, dans la mesure où la société Dakar Dem Dikk ne peut, à elle seule, assurer le transport, selon lui.

"Sur le plan intérieur, la société Dakar Dem Dikk ne couvre que 6% à ce niveau. Donc, l'essentiel des déplacements, ici à Dakar et dans les régions, sont assurés par des structures privées et si les véhicules de ces dites structures sont retirés de la circulation, les populations seront confrontées à des difficultés", a-t-il-analysé.

Dans la nuit de dimanche et lundi une collision entre un camion et un car de transport en commun a fait 22 morts et de nombreux blessés sur la nationale 2 entre les grandes villes de Louga et de Saint-Louis, dans le nord du pays.

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