Des opposants au régime ont dénoncé une tentative des dirigeants à activer la planche à billets. Un recours souvent à l'origine des dérives inflationnistes. La Banque centrale apporte des éclairages forts à propos.
Dissiper les doutes et suspicions. Avec des mises au point à des fins utiles Des explications sur une éventualité de " faire tourner la planche à billets " ont été développées par la Banque centrale de Madagascar, à travers une note explicative transmise samedi. Ce schéma, une configuration qui se matérialise par l'accroissement de la monnaie disponible sans aucune contrepartie selon les précisions.
La note souligne en guise de recommandation que, " si une telle démarche devait se manifester, elle devrait idéalement servir à financer la production, citant en exemple l'octroi de crédit pour le développement du secteur privé, " sinon le mécanisme de création monétaire (faire tourner la planche à billets) ne fera qu'augmenter l'inflation ; conduirait à la dépréciation de la monnaie locale, et les prix des produits sur le marché grimperont à une grande vitesse et arriveront à un niveau difficilement supportable par la population ".
Une autre option proposée. Avance remboursable, une alternative au déficit budgétaire, mais une pratique limitée. La possibilité de " consentir à l'État malagasy une avance remboursable afin de combler le déficit budgétaire " a été également notée. Ce scénario serait envisagé, si ou quand l'État en donne l'ordre à la Banque centrale. En tant que Banque de l'État, le Trésor public détient auprès de la Banque centrale, un compte courant qui devrait rester créditeur.
Cependant, au cas où cette perspective devait être effectuée, elle ne serait envisagée et/ou envisageable qu'à la condition du respect d'un cadre limité inscrit dans l'article 90 de l'actuel le statut de la Banque centrale, prescrivant qu'elle ne peut consentir à l'État des avances remboursables, qu'à hauteur de 5,0 % du revenu ordinaire du gouvernement lors du précédent exercice fiscal de l'année précédente.
Actifs nets
Que " tout consentement à une avance au-delà des dispositions légales (5,0%) pourrait compromettre l'atteinte de l'objectif de plafonnement des Actifs nets en monnaie locale de la Banque centrale, de par son appartenance aux Communautés économiques régionales (CER), et qu'à ce titre la Banque centrale est tenue au respect des critères dits de convergence. Le déficit public a été évalué à 1 607,5 mds Ariary à la fin septembre 2022 selon l'annexe de la loi n° 2022-015 portant loi des finances pour 2023.
Cette pratique est justifiée par deux objectifs souligne la note. À savoir, " minimiser la dominance fiscale c'est-à-dire que la conduite de la politique monétaire par l'Autorité monétaire est indépendante de la politique budgétaire qui relève du Gouvernement pour une meilleure efficacité . Le second but étant d'éliminer toute source de création monétaire inflationniste. Cependant, la note stipule qu'à terme, l'objectif régional serait d'interdire ce genre de financement".
En outre, l'émission de titres est aussi prescrite. La Banque centrale conclut à travers la note " qu'à court terme, pour combler le déficit public, il est recommandé de recourir aux autres outils et sources de financements tels que l'émission des titres publics (Bons du trésor par adjudication, Bons du trésor Faniry, etc.) ". À plus ou moins long terme, le développement du marché des capitaux constitue une des solutions pour optimiser la gestion des finances de l'État.
Cette mise en perspectives, au lieu de tout apaiser, risque d'être interprétée d'une manière ou d'une autre. Comme cette volonté latente de renflouer la caisse de l'État avec ces outils financiers. Un vif débat tout autour a été enclenché depuis le début de l'année. En résumé l'expression elle-même planche à billets crée la confusion. Mais l'État, en définitif, ne peut imprimer des billets de banque quand bon lui semble. Il doit passer par les marchés obligataires.