Sénégal: Cherté des engrais - Les producteurs de Diourbel invités à miser sur le "microdosage"

Diourbel — Les producteurs de la région de Diourbel (centre) devraient davantage miser sur le "microdosage", une technique de fertilisation des cultures en période de semis, en vue de trouver une alternative à la cherté des engrais, a estimé mardi la responsable du projet "Dundël Suuf" (Faire vivre la terre) dans la zone des Niayes et du Bassin arachidier, Nogaye Ndiaye.

"Aujourd'hui, nous vivons un contexte de cherté des engrais. Et il se trouve que le microdosage est une solution pour les producteurs face à cette crise du secteur des engrais", a notamment déclaré Mme Ndiaye.

Elle s'exprimait au cours d'un atelier régional de partage des résultats de la contre saison 2021-2022 et de l'hivernage 2022-2023 sur les innovations et technologies relatives à la gestion intégrée de la fertilité des sols.

Cette activité entre dans le cadre du projet "Feed The Future Sénégal Dundël Suuf" et pour le compte des zones du bassin arachidier et des Niayes de Diourbel.

Selon l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la fertilisation localisée au semis des cultures ou le microdosage" consiste à mettre, au moment du semis, de petites quantités (doses) d'engrais minéraux appropriés dans les trous de semis d'une culture, communément appelé poquets.

Cette technique remplace la pratique de l'épandage (application de l'engrais à la volée ou en lignes) sur toute la superficie d'un champ. Une méthode peu onéreuse, selon la FAO, de plus "particulièrement bien adaptée aux cultures de mil et de sorgho", en ce qu'elle "permet une utilisation plus efficace de l'engrais et une augmentation des rendements agricoles de manière durable".

Selon sa coordinatrice dans les Niayes et le Bassin arachidier, le projet "Dundël Suuf" a pour ambition "d'accroître la productivité agricole pour promouvoir une réduction inclusive et durable de la faim, de la pauvreté et de la malnutrition."

"Plus spécifiquement, il s'agit d'accroître la disponibilité et l'utilisation de nouveaux engrais de qualité grâce à des systèmes d'approvisionnement efficaces dirigés par le secteur privé. Cela permet d'améliorer et de maintenir la fertilité des sols au Sénégal", a-t-elle précisé.

"Dundël Suuf" est un projet financé par l'USAID, l'agence des Etats-Unis pour le développement international.

Il est exécuté depuis trois ans par le Centre international de développement des engrais (IFDC, en anglais) et porte sur la diffusion de deux technologies efficientes d'utilisation des engrais, à savoir le Placement profond de l'urée (PPU) et la microdose (MD), a poursuivi la responsable du projet.

Ce programme jugé innovant a été étendu à plusieurs parcelles de diffusion installées dans les trois départements de la région (Diourbel, Bambey et Mbacké), avec "des résultats probants, alignés sur les objectifs de développement agricole du gouvernement du Sénégal".

"Au total plus de 600 producteurs de la région ont expérimenté ce nouveau système de la microdose avec des résultats très satisfaisants allant jusqu'à une tonne 800 kg à l'hectare pour le mil", a renseigné le directeur régional du développement rural (DRDR) de Diourbel, Pierre Diouf.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.