Sénégal: Sécurité routière - L'Etat veut privilégier le dialogue avec les transporteurs, pour l'application des nouvelles mesures

Dakar — L'Etat va privilégier le dialogue et la négociation avec les acteurs des transports terrestres, aussi bien dans la prise des décisions que dans leur application, a assuré, mardi, à Dakar, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye.

"Le gouvernement a accédé à la demande des transporteurs en établissant une période transitoire d'un an pour la mise en œuvre de cette mesure", a dit M. Faye lors d'une conférence de presse, en parlant de l'assouplissement de la mesure prise initialement pour interdire les porte-bagages.

"Il ne s'agit pas d'un recul du gouvernement", a-t-il martelé, estimant que les autorités gouvernementales ont fait des "efforts" en vue du "renouvellement du transport interurbain".

Le gouvernement a annoncé une vingtaine de mesures, dont l'application est censée garantir un renforcement de la sécurité routière, à la suite de l'accident à l'origine de la mort de 42 personnes, dimanche 8 janvier, dans la région de Kaffrine (centre).

Les mesures avaient été prises LORS d'un conseil interministériel.

Des transporteurs ont dénoncé ces décisions et ont menacé d'observer une grève générale pour contraindre les pouvoirs publics à y renoncer.

Parmi les mesures annoncées par le Premier ministre, Amadou Ba, figuraient l'interdiction du transport interurbain entre 23 heures et 5 heures, le retrait de la circulation de certains véhicules, la suspension des importations de pneus d'occasion et l'interdiction de leur vente sur le territoire national, ainsi que la limitation des chargements.

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En attendant, "les porte-bagages seront limités à 50 centimètres pour les véhicules de 7 à 8 places, et de 70 centimètres pour les autres véhicules de transport de voyageurs", a annoncé Mansour Faye.

Le gouvernement est en train de travailler à un "mécanisme" dont la finalité est de décentraliser le contrôle technique des véhicules, qui s'effectue presque seulement à Dakar.

Huit centres de contrôle technique seront implantés dans d'autres régions, a déclaré M. Faye.

Il a également annoncé un assouplissement de la décision relative à la durée d'exploitation des voitures de transport de voyageurs et de marchandises.

Elle va passer de dix à vingt ans pour les véhicules de transport public de voyageurs, et de 15 à 25 pour les véhicules de transport de marchandises.

Dans un premier temps, le Premier ministre avait demandé au ministre chargé des Transports terrestres, lundi 9 janvier, de limiter à dix ans la durée d'exploitation des véhicules de transport de personnes, et à quinze ans celle des véhicules de transport de marchandises.

Mansour Faye estime que les accidents de la route n'ont jamais fait autant de victimes au Sénégal en une semaine, avec la mort de 64 personnes dans deux collisions de voitures, dont la dernière a eu lieu lundi 16 janvier dans la région de Louga (nord).

Il a invité les acteurs des transports terrestres à faire preuve de "dépassement".

"Il s'agit de nous unir pour lutter contre les accidents de la route", a dit M. Faye, estimant que "ne pas agir serait une négligence coupable que l'Etat ne peut endosser".

Le gouvernement "réagira à la hauteur de la gravité de ces événements", a-t-il promis en parlant des deux accidents survenus avec un intervalle d'une semaine.

Mansour Faye s'est réjoui de la "démarche républicaine" des syndicats de transporteurs, qui ont proposé à leur ministère de tutelle d'affecter la subvention annoncée sur les prix du transport à un fonds destiné au "renouvellement" du parc destiné au transport interurbain.

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