Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors du point presse - 11 janvier 2023

communiqué de presse

Bonjour, bon après-midi ou bonsoir,

Aujourd'hui marque la fin de la flambée d'Ebola en Ouganda, quatre mois après que les premiers cas ont été signalés.

Je félicite le gouvernement, le peuple ougandais et les agents de santé, dont certains ont perdu la vie, pour le leadership et le dévouement dont ils ont fait preuve pour mettre fin à cette flambée.

Et nous remercions les donateurs et les partenaires d'avoir rapidement mobilisé des ressources, ainsi que les concepteurs de vaccins d'avoir rendu les vaccins candidats disponibles en un temps record.

Même en l'absence de vaccins ou de traitements approuvés pour ce type d'Ebola, l'Ouganda a pu utiliser des outils de santé publique éprouvés pour contenir la flambée.

Cette flambée est terminée, mais l'engagement de l'OMS en Ouganda ne l'est pas.

Nous restons déterminés à renforcer le système de santé ougandais qui progresse sur la voie de la couverture sanitaire universelle.

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Passons maintenant à la COVID-19.

Cela fait maintenant trois ans que la première séquence du SARS-CoV-2 a été communiquée au monde.

Cette séquence a permis la mise au point des premiers tests et, in fine, des vaccins.

Tout au long de la pandémie, les tests et le séquençage nous ont permis de suivre la propagation et l'apparition de nouveaux variants.

Mais depuis le pic de la vague Omicron, le nombre de séquences communiquées a chuté de plus de 90 %, et le nombre de pays communiquant des séquences a diminué d'un tiers.

Il est compréhensible que les pays ne puissent pas maintenir les mêmes niveaux de tests et de séquençage qu'au moment du pic Omicron.

Dans le même temps, le monde ne peut pas fermer les yeux et espérer que ce virus disparaîtra. Ce ne sera pas le cas.

Le séquençage reste essentiel pour détecter et suivre l'émergence et la propagation de nouveaux variants, comme XBB.1.5.

Nous exhortons tous les pays qui connaissent actuellement une transmission intense à augmenter le séquençage et à partager ces séquences.

Il reste essentiel d'investir dans le dépistage des personnes à risque pour s'assurer qu'elles reçoivent des soins adéquats et dans le suivi du virus.

Il ne fait aucun doute qu'à l'échelle mondiale, nous sommes dans une bien meilleure position qu'il y a un an.

Depuis février de l'année dernière, le nombre de décès signalés chaque semaine à l'OMS a chuté de près de 90 %.

Mais, depuis la mi-septembre, le nombre de décès rapportés se maintient entre 10 et 14 000 par semaine.

Nous ne pouvons accepter un tel nombre de décès alors que nous disposons des outils nécessaires pour les prévenir.

La semaine dernière, près de 11 500 décès ont été signalés à l'OMS - environ 40 % dans les Amériques, 30 % en Europe et 30 % dans la Région du Pacifique occidental.

Cependant, ce chiffre est très probablement sous-estimé étant donné la sous-déclaration des décès liés à la COVID-19 en Chine.

La plupart des personnes qui meurent appartiennent à des groupes à risque, notamment les personnes âgées.

Au cours des six derniers mois de l'année dernière, les personnes âgées de 65 ans ou plus représentaient près de 90 % des décès signalés.

Mais une fois encore, les données que nous recevons des pays sont insuffisantes pour nous donner une image claire des personnes qui meurent, et des raisons de ces décès.

Seuls 53 pays sur 194 fournissent des données sur les décès qui sont ventilées par âge et par sexe.

Alors que nous entrons dans la quatrième année de cette pandémie, nous demandons à tous les pays de fournir ces données. Plus nous aurons de données, plus nous disposerons d'une image claire de la situation.

Nous continuons d'appeler tous les pays à se concentrer sur la vaccination complète des groupes les plus à risque, en particulier les personnes âgées.

Et nous continuons à demander à tous de prendre les précautions nécessaires pour se protéger et protéger les autres.

Vous ne mourrez peut-être pas de cette maladie, mais vous pouvez la transmettre à quelqu'un d'autre qui en mourra.

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Passons maintenant à la Syrie.

Cette semaine, le Conseil de sécurité des Nations Unies a prolongé de six mois l'autorisation des opérations humanitaires transfrontalières.

Pour l'OMS et ses partenaires, c'est une bonne nouvelle. Il est essentiel pour nous de fournir une aide sanitaire et humanitaire vitale à plus de 4 millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie.

Cette décision intervient à un moment où la situation humanitaire s'aggrave dans ce pays.

Les besoins humanitaires n'ont jamais été aussi importants depuis le début du conflit.

La Syrie est actuellement aux prises avec un hiver rigoureux et une flambée de choléra qui a déjà touché des dizaines de milliers de personnes.

L'OMS continuera à collaborer avec ses partenaires pour acheminer l'aide, mais ce dont le peuple syrien a le plus besoin c'est la paix.

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La Syrie n'est pas le seul pays à être confronté à une flambée de choléra dévastatrice.

Depuis janvier de l'année dernière, 31 pays ont signalé des flambées, soit 50 % de plus que les années précédentes.

Les flambées elles-mêmes sont à la fois plus étendues et plus mortelles que d'habitude.

Si nous avons déjà connu d'importantes flambées de choléra, nous n'avons jamais observé autant de flambées simultanées.

Le dénominateur commun de nombre de ces flambées est un événement de nature climatique : une tempête, des inondations ou une sécheresse.

Haïti, le Malawi et la Syrie sont parmi les pays les plus touchés.

En octobre, le Groupe international de coordination, qui gère le stock mondial de vaccins anticolériques, a suspendu le schéma vaccinal standard à 2 doses, pour mener une campagne avec une seule dose afin d'étendre la couverture.

La production est actuellement à sa capacité maximale, et malgré cette décision inédite, le stock reste très faible.

Au cours des dernières semaines, quatre autres pays ont demandé des vaccins, qui sont devenus extrêmement rares.

Face à l'augmentation du nombre de flambées géographiquement et numériquement plus importantes, nous demandons aux pays qui ont déjà connu des flambées de choléra de mieux se préparer à d'éventuelles flambées.

Nous remercions EuBiologics, basée en République de Corée, pour avoir porté la production à son maximum et pour avoir déployé des efforts en vue de mettre au point un nouveau vaccin susceptible d'être produit à plus grande échelle.

Nous continuons d'appeler les autres fabricants à faire de même.

Nous demandons également à nos partenaires de soutenir la riposte aux flambées en cours, en particulier afin de réduire un taux de létalité inacceptable.

Christian, je vous rends la parole.

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