Ces opérations ravitaillent les villes sous blocus des groupes djihadistes, dans le nord du pays. Le gouvernement burkinabé invoque un malentendu avec le PAM.
L'organisation humanitaire a récemment acquis trois hélicoptères Chinook dans le but d'augmenter sa capacité de ravitaillement en vivres pour les villes sous blocus des groupes djihadistes dans le nord et l'est du pays.
Des villes où 1,4 millions de personnes sont affectées dans leurs mouvements et leurs activités économiques.
Au courant du mois de novembre, des ressortissants de ces zones ont alerté sur la situation humanitaire qu'ils qualifiaient déjà de catastrophique.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a fait savoir que près de 3,5 millions de personnes auront besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans les mois à venir au Burkina Faso.
Imbroglio au niveau de la communication
Nandy Somé Diallo, la ministre burkinabè de la Solidarité et de l'Action humanitaire est récemment revenue sur cette affaire de distribution conjointe des vivres.
Selon elle, il y a eu une défaillance au niveau de la communication entre les autorités et le Pam car, précise-t-elle, les deux entités travaillent pour le même résultat : nourrir les populations.
"Lorsque le programme d'arrivée de ces avions nous a été communiqué, on a demandé s'il était possible que ces avions également donnent à manger aux populations, puisque nous sommes en train de transporter également des vivres vers des localités du Burkina, bien que nous n'ayons pas le même planning. Mais nous faisons le même travail pour obtenir le même résultat. Ils nous ont dit qu'ils ne peuvent pas transporter les vivres de l'Etat sans en référer à leur siège et aux partenaires qui les ont accompagnés dans l'acquisition de ces trois hélicoptères Chinook. A la réunion suivante, ils ont dit que c'est possible mais qu'ils ne vont pas mettre ces hélicoptères à notre disposition. "
Bien que la distribution conjointe soit suspendue, les discussions seraient toujours en cours et la proposition de partenariat aurait été transmise au PAM.
Sur place, à Djibo, la population suit le déroulé des évènements en espérant qu'une solution soit rapidement trouvée car le manque de nourriture est toujours un problème grave, comme le rappelle Idrissa Badini qui habite dans laprovince du Soum.
"Normalement, mercredi dernier, 28 tonnes auraient dû être envoyées. C'est à cette date précise qu'il y a eu une incompréhension et que le gouvernement a carrément décidé d'arrêter. C'est une situation difficile pour des populations très affamées. Certes, les humanitaires ont leur programme et leurs règles mais il est important qu'ils puissent revoir leurs critères et même s'il le faut, qu'ils se soumettent à la volonté du gouvernement parce qu'il y a beaucoup de population qui sont en grandes difficultés ici. "
Nous avons tenté de joindre le Pam mais au moment de boucler ce sujet, nous n'avions toujours pas obtenu de réponses à nos questions.
Le Burkina Faso, dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique. Celles-ci ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.