A la suite de la série d'accidents mortels, les transporteurs routiers observent depuis ce mercredi un arrêt illimité de travail pour protester contre les mesures prises par le gouvernement.
Ce qui fâche les transporteurs routiers, affirment-ils, c'est le caractère drastique et contre producteur de certaines mesures prises par le gouvernement au lendemain de l'accident mortel de Sikilo, à Kaffrine, qui avait fait une quarantaine de morts.
Bassirou Ndiaye, le secrétaire général adjoint des travailleurs du transport routier du Sénégal.
"Il y a l'augmentation du carburant de 100 francs par litre, l'interdiction des véhicules de voyageurs de circuler entre 23 heures et cinq heures du matin, la suppression des porte-bagages et les visites techniques de l'ensemble du territoire national à Dakar. En tant que responsables, nous reconnaissons qu'il y a des mesures qui sont dans l'intérêt des transporteurs et également dans l'intérêt de la population entière mais quand-même, nous devons nous réunir autour d'une table, essayer de discuter des 22 points, absolument !"
A Pikine, sur la principale gare routière des Baux Maraîchers, tous les bus en partance pour les villes de l'intérieur du pays sont à l'arrêt ce mercredi. Pour Ousmane Fall, chauffeur transporteur, cette situation, si elle perdure, aura de lourdes conséquences sur les autres activités.
"Les véhicules ne vont pas rouler la nuit, ce qui est difficile à faire. Beaucoup de personnes ne vont pas travailler. Le Sénégal va régresser. Il y a en effet beaucoup de gens qui travaillent la nuit pour gagner leur vie. Tout le monde ne travaille pas que dans la journée. Pour ceux qui travaillent à Kaolack, par exemple, ils doivent quitter Dakar la nuit pour y être dans la journée. Avec cette mesure, tout le monde ne peut pas rouler que dans la journée. Au contraire, il y aura plus d'accidents."
A quand la fin de cet arrêt illimité de travail ?
Difficile de le dire. Toutefois, le Syndicat des travailleurs du transport routier du Sénégal se dit prêt à suspendre son mouvement dès que le gouvernent acceptera d'ouvrir le dialogue.