Tunisie: Crise de l'eau - Quelles solutions pour la Tunisie? | Round-up - Projets de construction de stations de dessalement de l'eau de mer

18 Janvier 2023

Le projet de la station de dessalement de l'eau de mer de Sfax, dont les travaux de réalisation ont été lancés au mois d'avril 2022, par la cheffe du gouvernement Najla Bouden, après un retard de plusieurs années, est financé à raison de 800 millions de dinars par un prêt de l'Agence japonaise de coopération internationale (Jica), est remboursable sur 25 ans avec une contribution de 130 millions de dinars mobilisée dans le cadre du budget de l'Etat.

La cheffe du gouvernement regrette le retard pris pour le lancement de ce projet (5 ans depuis la signature de l'accord avec la Jica), mais s'est engagée à accélérer la phase de réalisation estimée à deux ans, précisant que la Tunisie opte pour le dessalement de l'eau dans le cadre de sa vision de développement durable et intégré et aussi de rationalisation de l'utilisation des ressources naturelles face aux enjeux des changements climatiques et la rareté des ressources en eau.

Et de reconnaître : "En dépit de la stratégie de mobilisation des ressources hydriques mise en place par la Tunisie, la situation hydrique reste fragile notamment dans les régions du Centre et du Sud fortement exposées à la rareté de l'eau, la détérioration de sa qualité et sa forte salinité".

En effet, le projet de dessalement d'eau de mer à Gargour permettra de faire face au problème de pénurie d'eau au gouvernorat de Sfax et d'assurer l'approvisionnement régulier en eau auprès d'un million d'habitants, d'ici l'an 2035. La station de dessalement est d'une capacité de 100.000 m3 par jour dans une première phase, et de 200.000 m3 par jour dans une deuxième phase.

Station de dessalement de l'eau de mer à Sidi Abdelhamid à Sousse

Le taux d'avancement des travaux de construction de la station de dessalement de l'eau de mer à Sidi Abdelhamid (Sousse) a atteint 60%.

Démarré en 2018, la station de dessalement de l'eau de mer à Sidi Abdelhamid sera prête au cours de l'été 2023. Cette station, moyennant un investissement de 128 millions de dinars (MDT), sera en mesure de dessaler près de 50.000 m3 d'eau de mer par jour, dans une première étape. Sa capacité de dessalement peut être portée à 100.000 m3 par jour, dans une seconde étape.

Ce projet mis en œuvre par le groupement espagnol Abengoa-Enginnering Procurement & Project Management (EPPM) s'inscrit dans le cadre d'un programme visant le développement des ressources en eau potable au profit des régions du Cap Bon, du Sahel et de Sfax et de répondre ainsi aux besoins d'environ 2,3 millions d'habitants.

Cette station permettra de répondre, aussi, à la demande supplémentaire en eau dans ces zones et à éviter la pénurie enregistrée, au cours des dernières années, notamment en été.

Le programme soutenu par l'Agence française de développement (AFD) permettra à terme l'amélioration de l'approvisionnement en eau d'ici à 2030, notamment à travers le " transfert de 100 millions de m3 d'eau supplémentaires par an du nord vers le Cap Bon, le Sahel tunisien et Sfax ", indique l'AFD. Ce transfert permettra également de réduire la surexploitation des nappes souterraines de Kairouan et Sidi Bouzid.

Station de dessalement de Djerba

Les travaux d'aménagement de la station de dessalement de l'eau de mer à Zarat (gouvernorat de Gabès) ont atteint un taux d'avancement de 70%, selon les données fournies par la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede).

La station de dessalement de l'eau de mer de Zarat, dont la capacité de production atteindra 50.000 m3 par jour extensible jusqu'à 100.000 m3 par jour, contribuera à répondre à la demande accrue en eau, améliorer sa qualité et éviter la pénurie en eau potable enregistrée ces dernières années pendant les périodes de pic estivales dans la région.

La réalisation de cette station, qui bénéficiera à plus d'un million d'habitants dans les gouvernorats de Gabès, Médenine et Tataouine, s'inscrit dans le cadre du programme stratégique de valorisation et de sécurisation des ressources hydriques dans la région du Sud-Est, à l'horizon 2035, à travers le renforcement du système d'alimentation en eau potable.

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