Dakar — L'Agence de presse sénégalaise (APS) doit être davantage renforcée financièrement par l'Etat afin qu'elle puisse se repositionner dans le paysage médiatique sénégalais, a déclaré, mercredi, à Dakar, le président du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA), Babacar Diagne.
"Il n'y a pas plus important qu'une agence de presse pour un pays" aspirant au développement, a-t-il dit en recevant le directeur général de l'APS, Thierno Amadou Sy, accompagné de plusieurs de ses collaborateurs.
Babacar Diagne affirme avoir toujours milité "pour une agence renforcée dans laquelle l'Etat doit mettre des financements publics importants".
Dans cette optique, a-t-il indiqué, l'APS "doit être bien connue et citée. Il y a un travail de positionnement nouveau à faire" pour qu'elle puisse davantage intéresser les rédactions et "les nouveaux médias".
Il considère que face aux "menaces des nouveaux médias" et des réseaux sociaux notamment, "concurrents directs de l'agence", l'APS a un travail de repositionnement à faire pour "être sur le web et dans le web".
A ses yeux, l'Agence de presse sénégalaise (APS) "doit être la première sur certaines choses" en jouant sur la "flexibilité qui [lui] permet d'être partout. [... ]".
"Quand l'APS est solide et présente sur le terrain, elle est plus crédible mais l'Etat doit s'y mettre", a insisté Babacar Diagne.
Le président du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) estime que l'APS "doit être rapide tout en restant professionnelle pour investir le pays".
Il a invité l'APS à "se battre pour gagner le combat de la visibilité" et de "la rapidité", pour qu'elle soit plus à même de "mener le combat avec les réseaux sociaux", une dimension de la question qu'il juge importante.
Babacar Diagne a par ailleurs exhorté le DG de l'APS à nouer de nouvelles conventions avec les ministères notamment, ajoutant que le président de la République devrait donner des instructions dans ce sens.
L'Agence de presse sénégalaise doit de nouveau détenir le monopole de l'information, a insisté Babacar Diagne, se disant "confiant" quant à la réussite de la mission confiée à Thierno Ahmadou Sy avec qui il dit entretenir "de bonnes relations".
Le directeur de l'APS "va relancer l'agence parce qu'il a toujours été un garçon courageux et véridique. Il faut que l'Etat s'y mettre pour permettre de faire redémarrer l'agence", a-t-il lancé, estimant que le CNRA se veut un allié de l'APS.
Il a en outre invité le DG de l'APS à renouer un partenariat avec l'Agence France presse (AFP) qui a engrangé "beaucoup d'avancées" avec des services nouveaux.
"Il faut aller vers la formation du personnel", pour voir dans quels termes l'APS pourrait s'adapter aux "enjeux du numérique. Il faut aller s'inspirer des innovations en cours en France", par exemple, a poursuivi M. Diagne.
Dans cette perspective, les services du CNRA font valoir que "l'unité audiovisuelle de l'APS aura besoin" de l'organe de régulation dans le cadre de son travail. "Le CNRA aura un droit de regard et éventuellement des conseils" à prodiguer à l'APS.
Le directeur général de l'APS, Thierno Amadou Sy, a remercié le président du CNRA "pour sa disponibilité", avant de revenir sur les nouvelles perspectives qui s'offrent à l'APS en termes d'offre éditoriale.