Sénégal: A Kaffrine, des voyageurs victimes de la grève des transporteurs

Kaffrine — De nombreux travailleurs des transports terrestres de la ville de Kaffrine (centre) ont observé la grève annoncée par certains syndicats de ce secteur, ce qui a contribué à compliquer les déplacements des usagers.

Un décor inhabituel à la gare routière de Kaffrine. De nombreux véhicules sont immobilisés. Des chauffeurs assis à même le sol discutent de leur propre grève. D'autres se sont installés dans les voitures.

Un véhicule de la police est en stationnement en face de la gare routière, et les policiers veillent au grain.

Amadou Wagué, alias Malaw, vêtu d'un boubou bleu, se plaint des mesures gouvernementales à l'origine de la grève des transporteurs. Ces derniers disent observer une "grève illimitée" pour dénoncer la restriction sur les porte-bagages, l'interdiction faite aux propriétaires des bus et des minibus de les faire circuler entre 23 heures et 5 heures, l'importation des pneus d'occasion et d'autres mesures annoncées par le gouvernement pour éviter les accidents de la route.

"Nous sommes fatigués [... ] C'est la raison pour laquelle nous avons pris nos responsabilités en observant une grève illimitée", martèle Amadou Wagué.

Sokhna Adama Ndao, assise sur le trottoir de la gare routière, est l'une des nombreuses victimes de la grève des transporteurs.

Elle se prend la tête entre les mains en signe de déception. Une valise, un sac à main et un sachet jaune à ses pieds, la jeune dame se plaint du "mouvement d'humeur" des transporteurs.

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"Depuis ce matin, je suis dans cette gare routière pour me rendre à Missirah (une commune située à des dizaines de kilomètres de Kaffrine). Je ne trouve aucun véhicule prêt à partir. Tout est à l'arrêt. Les motos Jakarta sont le seul moyen de transport disponible. Ça coûte trop cher de les utiliser", s'inquiète Sokhna Adama Ndao.

Et d'inviter le gouvernement "à entretenir la négociation avec les transporteurs pour trouver rapidement une solution à ce problème".

"Les voyageurs commencent à ressentir les conséquences de cette grève", se plaint Mme Ndao.

A Kaffrine comme dans certaines villes du pays, le regroupement des chauffeurs de la gare routière a refusé d'aller en grève.

Zakaria Sow, le président dudit regroupement, se démarque des transporteurs en grève.

"Le président du regroupement des chauffeurs de la gare routière de Kaffrine que je suis n'observe pas de grève. Le contexte de deuil national ne s'y prête pas. Rien qu'à Sikilo, plus de 40 personnes sont décédées dans l'accident de la route. A Sakal, une vingtaine de décès ont été signalés. Pourquoi doit-on aller en grève dans ce contexte-là ?" s'interroge M. Sow.

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