Kaolack — La grève des transporteurs a causé des désagréments aux usagers laissés en rade, qui se rabattent sur les calèches et les motos, a constaté l'APS, mercredi, dans la ville de Kaolack (centre).
Se déplacer à l'aide des voitures de transport de voyageurs est quasi impossible à Kaolack. Cette situation fait le bonheur des exploitants de motos Jakarta et des calèches devenues les moyens de transport les plus prisés au premier jour de grève.
A Kaolack comme dans d'autres villes du pays, le Syndicat des travailleurs des transports routiers du Sénégal a lancé un mot d'ordre de "grève illimitée" pour dénoncer la restriction sur les porte-bagages, l'interdiction faite aux propriétaires des bus et des minibus de les faire circuler entre 23 heures et 5 heures, l'importation des pneus d'occasion et d'autres mesures annoncées par le gouvernement pour éviter les accidents de la route.
Les gares routières "Dakar" et "Nioro", principaux points de chute et de départ des voyageurs à Kaolack, se sont presque vidées de leur foule habituelle. Même les vendeurs ont déserté les gares routières de la ville.
"Non seulement on nous accuse d'être les auteurs des nombreux accidents de la route, nous subissons aussi des tracasseries lors des contrôles routiers", s'indigne Momar Gaye, l'un des grévistes et conducteur d'un minibus, rencontré à la gare routière "Nioro".
"Même s'il n'y avait pas ce mot d'ordre de grève, nous serions obligés d'immobiliser les véhicules à cause de la cherté de la vie, qui impacte considérablement le secteur des transports", se plaint Cheikh Sène, un transporteur.
A Kaolack, la grève a perturbé le fonctionnement de certaines écoles.
"Les transporteurs doivent respecter les usagers que nous sommes. Au lieu d'immobiliser les véhicules, ils auraient dû trouver un autre moyen de faire grève. Ils pouvaient, par exemple, refuser de payer les taxes municipales" en guise de protestation contre les mesures à l'origine de la grève, estime Ndèye Anta Fall.
Comme de nombreux Kaolackois, cette dame rencontrée au quartier Bongré n'a que les motos Jakarta et les calèches pour faire ses courses. Lasse d'attendre une voiture, elle enfourche un deux-roues, après un peu d'hésitation, pour se rendre à Ndangane, un quartier de la ville.
Certains exploitants des motos Jakarta continuent de réclamer aux usagers les prix habituels, mais d'autres profitent de l'absence des voitures de transport de voyageurs et de la forte demande des usagers pour augmenter les prix.
Des usagers préfèrent les calèches aux motos, les voitures se faisant désirer. "Elles (les calèches) sont beaucoup plus sûres que les motos et proposent des prix beaucoup plus souples. Avec 500 francs CFA, on peut faire un aller-retour, quelle que soit la distance", dit une femme.