Ziguinchor — Des restauratrices et des voyageurs éprouvés par la grève dans les transports appellent le gouvernement et les syndicats des transporteurs à la négociation afin de trouver une solution à cette crise.
Une partie des syndicats de transport a démarré mardi à minuit une grève "illimitée" en réaction aux mesures prises par le gouvernement pour prévenir les accidents de la circulation.
Ces transporteurs estiment que certaines mesures comme par exemple l'interdiction faite aux bus et aux minibus de circuler la nuit, l'interdiction d'importer des pneus usagés ou encore la supppression des porte-bagages, sont en "déphasage" avec les réalités économiques ou les modes de vie du pays.
Visiblement désespérée par la situation, Khady Diedhiou, restauratrice à la gare routière de Ziguinchor déplore cette grève des transporteurs, appelant à une concertation entre l'État et les syndicats des transporteurs.
"Cette grève est vraiment difficile pour nous. On ne voit pas de clients. Nous appelons à une concertation entre le gouvernement et les transporteurs", déclare t-elle.
Cette grève ne fait pas l'affaire de la restauratrice sevrée de sa clientèle dont une partie est constituée des chauffeurs et des travailleurs qui gravitent autour de la gare.
Antoine Diedhiou, qui doit aller à Oussouye pour rendre visite à sa mère invite l'État à discuter avec les transporteurs pour "décanter le plus vite possible cette situation".
"Je n'avais pas eu l'information selon laquelle les transporteurs vont être en grève aujourd'hui. Je suis franchement découragé. Nous souhaitons que l'État discute avec les transporteurs pour décanter le plus vite possible cette situation", plaide t-il.
Petite valise à la main, Awa Diallo, en partance pour Bignona, n'a pas trouvé de bus, à son arrivée à la gare routière.
"Je suis étonnée. Je ne pensais pas que la grève allait être suivie ici à Ziguinchor à ce point. Depuis deux heures de temps, je n'ai pas de voiture. Le gouvernement et les syndicats doivent rapidement trouver une solution à cette situation", a invité Awa, une jeune commerçante.
Obligée de se rendre à Bignona pour une "urgence", elle a finalement décidé de se rabattre sur une moto en casquant chère la course à dix mille francs en lieu et place des 800 francs déboursés habituellement pour le bus.
Lors d'un conseil interministériel organisé suite à l'accident de Kaffrine, le Premier ministre, Amadou Ba, a annoncé une vingtaine de décisions pour éviter les accidents de la route et renforcer la sécurité routière.
Il s'agit de principalement de l'interdiction de transporter des voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures, l'interdiction des porte-bagages, la limitation à dix ans de la durée d'exploitation des véhicules de transport de personnes, entre autres.
Le 8 janvier dernier, deux bus de transport en commun sont entrés en collision à Sikilo près de Kaffrine, faisant 41 morts.
Dans la nuit de dimanche à lundi, dix-neuf personnes ont perdu la vie dans un nouvel accident de la circulation survenu à Sakal, dans les faubourgs de Louga, dans le nord du pays, ont rapporté plusieurs médias.