Sénégal: Paralysie au niveau de l'interurbain - Peu suivi au niveau urbain

19 Janvier 2023

La grève des transporteurs routiers a été bien suivie au niveau de la gare routière des Baux Maraichers de Pikine hier, mercredi. Les véhicules de transports étaient à l'arrêt alors qu'un camion rempli de policiers se postait devant la grande gare, pour éventuellement assurer la sécurité face à d'éventuelles tentatives de trouble à l'ordre public.

Par contre, au niveau des zones urbaines, la grève a été peu suivie, les cars de transport en commun, les bus Tata, entre autres moyens de locomotion, ont assuré le transport, même si on a noté une petite paralysie au niveau de Keur Massar aux premières heures de la matinée. Certains ont eu recours aux charrettes, dans la banlieue, pour contourner la tyrannie des transporteurs.

Reportage- C'est un calme plat au niveau de la gare routière des Baux Maraichers. On entend même les mouches voler ; les habituels vrombissements des moteurs dans la gare sont absents ; les cars, bus et autres moyens de transport sont à l'arrêt. Dans la zone de départ des bus en partance pour Touba, les chauffeurs sont au repos, laissant la charge des bus aux apprentis. Un apprenti assis sur le dossier du chauffeur prend son déjeuner : " On est en grève, je me repose en prenant mon petit déjeuner, sans dérangements ", dit-il.

Un autre apprenti, chiffon à la main, devant un seau d'eau, s'attelant à la propreté du son bus visiblement sale, embouche la même trompette. " Je profite de la situation d'accalmie pour laver le bus, sinon je n'aurai pas le temps de le faire en temps normal ", a fait savoir l'apprenti-chauffeur.

Non loin, un couple errant dans la gare, visiblement désarçonné par la tournure des événements, semble chercher une bouée de sauvetage. " Je dois me rendre à Saint-Louis dare-dare, pour une urgence, avec madame ; mais je cherche sans trouver de véhicule pour mon transport " a laissé entendre ce dernier. Et de poursuivre : " Je dois aller sur la route nationale pour le maraudage, je n'ai pas le choix ", explique ce dernier.

Un autre voyageur assis sur le banc réservé aux usagers semble être dans le désarroi. " Je dois me rendre à St-Louis pour déposer un document administratif dont le dernier délai c'est vendredi. Il y a grève aujourd'hui et demain (hier et aujourd'hui, ndlr) et moi, comment vais-je rallier Ndar pour le dépôt, point de véhicule ", a lancé ce dernier qui poursuit : " je me suis éternisé sur ce banc, je suis ici depuis le matin, mais pas même un véhicule ? ", s'interroge ce Baba Top qui semble ne pas comprendre à quel bus se vouer. Dans les autres zones de départ, la situation est la même.

LA GREVE DU TRANSPORT URBAIN PEU SUIVI A PIKINE

La grève des transporteurs urbains est peu suivie à Pikine et environs. Dans ces zones, le transport est bien assuré par des cars rapides, "Ndiaga-Ndiaye" et Tata ; les populations semblent ne pas avoir de difficultés pour se déplacer ou aller vaquer à leurs occupations. A cela s'ajoutent les bus de Dakar Dem Dikk qui assurent les dessertes. Les populations semblent même ignorer qu'il y a une grève des transporteurs, tellement le transport n'a pas connu de perturbations.

PARALYSIE A KEUR MASSAR, LE GARAGE " NDIAGA NDIAYE " PRIS D'ASSAUT PAR LES VOYAGEURS, MAIS PAS POUR LONGTEMPS

La situation a été très difficile dans le nouveau département de Keur Massar. La grève est bien sentie par les populations, notamment les premières heures de la matinée, qui ont très tôt pris d'assaut la gare routière des Ndiaga-Ndiaye dont tous les cars sont à l'arrêt. Une surprise pour ces derniers qui ont été pris de cours par la grève décrétée par les transporteurs.

Ici les véhicules Ndiaga-Ndiaye n'ont pas quitté la gare de Keur Massar, créant une marée humaine indescriptible jusque vers 10 heures. Les rares Tata qui roulent font de grands détours, certainement pour éviter d'éventuels attaques venant des autres transporteurs qui les taxent de défaillants, car le regroupement des GIE des Tata avait sorti un communiqué pour se démarquer de la grève. Une chose que déplorent certains usagers en provenance de Tivaouane-Peulh, Jaxaay et les environs de cette lointaine banlieue, est le fait que des bus Tata qui doivent assurer la desserte jusqu'à Dakar débarquent les clients à Keur Massar.

" Ce n'est pas normal que les bus Tata, qui doivent mener à bon port les passagers, coupent le trajet au niveau de Keur Massar. Nous allons trimer ici, à Keur Massar, alors que notre destination est Dakar ", lance tout de go un usager.

Heureusement qu'avec le déploiement des éléments de la Gendarmerie, surtout en face de la gare routière des Ndiaga-Ndiaye, les bus Tata ont gagné de la confiance pour convoyer les usagers vers différentes destinations du centre-ville de Dakar et quartiers environnants, sans contraintes ni peur de subir des actes de vandalisme. En plus des cars de Dakar Dem Dikk.

Dans certaines zones de la banlieue, l'usage des calèches est au quotidien. Cette situation a poussé d'autres, comme à Tally Diallo et autres localités de Thiaroye-Gare à faire le déplacement à l'aide de charrettes.

En somme la grève est bien suivie au niveau de l'interurbaine dans la gare routière des Baux Maraichers de Pikine. Mais, le mot d'ordre l'est un peu en milieu urbain où le transport n'est pas bien paralysé.

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