Bangui — Pénurie de carburant, hausse des prix des produits de première nécessité, insécurité dans laquelle vivent de vastes zones du pays. Tels sont les principaux défis auxquels est confrontée la République centrafricaine, selon les Évêques locaux dans le communiqué final publié à l'issue de leur conférence tenue du 10 au 15 janvier à leur siège à Bangui.
La faible économie centrafricaine est également confrontée à un autre défi, celui de l'accaparement des terres arables par des intérêts étrangers. "La République centrafricaine a toujours été une terre d'accueil et d'hospitalité", affirment les Évêques. "Contre toute forme de xénophobie, l'hospitalité et l'accueil de l'étranger sont inscrits au cœur de notre foi chrétienne et en lettres d'or au sommet de nos valeurs ancestrales. Cependant, avec de nombreuses questions, nous assistons aujourd'hui à une véritable ruée des citoyens d'autres pays de la région et même d'autres parties du monde pour acheter des terrains... Nous n'avons rien contre l'injection de capitaux étrangers dans le faible tissu économique de l'Afrique centrale, à condition qu'ils créent des richesses et des emplois pour les filles et les fils de ce pays", affirment les évêques, qui dénoncent toutefois la manière dont "de grandes parcelles cultivables de plusieurs hectares et des sites miniers et forestiers stratégiques sont bradés".
Mgr Nestor-Désiré Nongo Aziagbia, Évêque de Bossangoa et président de la Conférence épiscopale, appelle donc à une révision de la loi foncière sans laquelle, souligne-t-il, "les Centrafricains risquent de devenir des étrangers dans leur propre pays".
Ces préoccupations ont été présentées par Mgr Aziagbia lui-même au Président Faustin Archange Touadéra lors d'une rencontre entre le Chef de l'Etat et une délégation de la Conférence épiscopale le samedi 14 janvier.
Les Évêques, en exposant les activités de l'Église catholique en Afrique centrale, ont réitéré au Président les appréhensions de la population concernant le développement, notamment les questions liées aux routes, à l'éducation, à la santé et aux pénuries de carburant.