Un simple jeu d'écritures ou une nette amélioration de la situation économique ? S'il est prématuré de déduire une conclusion définitive, deux constats s'imposent au Marché interbancaire de devises, MID. L'euro recule de quelques points, de 4 359 à 4 322 ariary du jour au lendemain, et le dollar passe de 4 712 à 4 645 ariary dans le même intervalle de temps. Ces deux derniers jours.
Aucun événement majeur sur le plan financier ne peut justifier cette remontada de l'ariary ou plutôt ces contre-performances des deux devises fortes. À moins d'une intervention sous le manteau de la Banque centrale, l'arbitre suprême pour tout remettre à l'endroit. Quand bien même la générosité de la Banque africaine de développement, BAD, envers la consolidation de la résilience à toutes les sauces, aurait pu gonfler à bloc le moral de l'ariary en ces temps difficiles. Des aides financières venues du ciel avec les menaces cycloniques qui se profilent déjà à l'horizon. Une marque de confiance envers le gouvernement, pris en tenaille par les salves incessantes lancées par les opposants.
Dans ce capharnaüm indescriptible, des opérateurs économiques, en toute lucidité, s'expriment pour trouver des solutions réelles et non des pommades éphémères à ce défaitisme ambiant de l'ariary. Rivo Rakotondrasanjy, président du FIVMPAMA, par exemple, intervenant sur le groupe " Débattons de l'économie " a émis des suggestions des plus pertinentes, intitulées " Pour notre cher ariary ", il a développé des pistes d'idées à explorer.
Trop de futilités
La conjoncture mondiale est déjà morose. Certains pays ne peuvent plus exporter pour diverses raisons (guerre, embargo... ). Ce qui oblige un mouvement de repli sur soi d'autres pays, rendant difficile le sourcing pour des pays importateurs comme le nôtre. Mais voilà, nous continuons d'importer sans faire de distinction entre ce qui est utile, nécessaire, et prioritaire. Du coup, le peu de devises qui nous reste, après avoir raté les avances de pré-campagne de certains produits d'exportations, est siphonné par trop de futilités.
De l'autre côté, la mauvaise qualité de nos routes oblige les transporteurs à optimiser au-delà du raisonnable chaque voyage, qui coûte déjà cher en temps, en entretien et en risque. Difficile dans ce cas, voire utopique, d'espérer une stabilité des prix sur le marché. On se demande légitimement aussi si l'afflux de ces riz bon marché, importés massivement, n'impose pas une concurrence déloyale sur la production locale. Quel impact sur les recettes et le pouvoir d'achat de nos paysans producteurs? Et quelles conséquences, si ce n'est l'insécurité et l'exode rural?
Enfin, on aimerait bien être fixé sur ces affirmations rapportées par ci et par là sur le nouveau Gouverneur de la BFM. Il y va de la crédibilité et de la confiance de cette institution. Nous savons tous à quel point c'est indispensable, par les temps qui courent.