"Diplôme égal, salaire égal", un dicton bien réel au sein des entreprises congolaises, privées comme publiques. Une belle avancée en comparaison avec d'autres pays (africains et occidentaux) où ce débat est encore d'actualité vu que les femmes perçoivent encore en moyenne des salaires horaires inférieurs à ceux de leurs collègues masculins.
"Payés sur la base des diplômes, les travailleurs congolais ont dépassé le débat sur l'inégalité salariale", lance d'emblée Armelle Elenga qui perçoit le même salaire que son conjoint au sein de la Fonction publique. Un acquis que beaucoup de femmes ne semblent pas réaliser puisqu'elles n'ont pas eu à batailler sur cette équité des salaires comme c'est le cas dans d'autres cieux, a noté Armelle. "Cela devrait booster les femmes à aller plus loin dans leurs études car au Congo, hommes et femmes sont payés sur la base de leurs diplômes et non de leur volume de travail" , a renchéri Céline Mabeta, cheffe de service dans une entreprise de la place, qui a un salaire plus élevé que son mari." ça n'a pas toujours été facile pour mon mari de l'admettre, mais comme je participe aux charges ménagères, il a fini par mettre son orgueil de côté, et cela ne semble plus lui poser de problèmes" , a fait savoir cette dernière.
S'il y a un domaine pour lequel les femmes au Congo peuvent être fières, c'est sans aucun doute l'égalité des revenus avec les hommes. Une belle réussite au regard de plusieurs pays aussi bien africains qu'occidentaux, comme l'a indiqué Julien Pandzou, enseignant dans un lycée de la place. " Il n'y a pas d'écart salarial lié au genre au sein de la Fonction publique, et c'est pourquoi, j'estime que la femme devrait participer de façon proportionnelle aux charges ménagères", a-t-il martelé, fatigué des discours sur l'égalité homme-femme alors que " quand il s'agit des salaires, les femmes se braquent et attendent toujours plus des hommes".
Du côté des Forces armées congolaises (FAC), on aurait pu s'imaginer le contraire. Grande surprise, hommes et femmes sont payés par rapport au grade ou à l'indice (ancienneté), a fait noter un officier qui a requis l'anonymat. Par ailleurs, si la place de la femme dans les FAC n'est plus un problème, "il sied de souligner cependant que peu de femmes accèdent aux postes de commandement", a laisssé entendre le lieutenant Ephrasie qui note toutefois de fortes disparités dans l'attribution des fonctions. "On trouvera, par exemple, beaucoup de femmes dans l'administration et la gestion et moins de femmes dans les unités de combat", a fait savoir cette dernière.
En outre, hormis ces quelques disconvenances pointées ça et là, on ne peut occulter le fait que le Congo reste parmi les pays précurseurs du principe d'égalité salariale entre les hommes et les femmes en comparaison avec certains d'autres où ce débat refait surface comme c'est le cas en France "... En 40 ans , il y a eu des progrès , mais depuis 2010 l'écart se réduit tellement lentement, qu'il faudra plus de 1000 ans pour parvenir à l'égalité salariale en France", affirme une étude de la Confédération européenne des syndicats.
La France n'est pas le seul dans ce débat, car dans la majorité des pays européens, les femmes gagnent moins que les hommes. "L'écart de remuneration en Allemagne entre hommes et femmes est de 18%. Par ailleurs, même à qualification et profession égales, la différence de salaire est de 6%" , confère la Bundesministerium fur Familie, Senioren, Frauen, und Jugend. Des indications claires de discriminations cachées comme l'a fait savoir Pierre Vividila, directeur général de la Société congolaise d'investissement maritime pour le Congo, directeur de Saveh international (Complexe hotelier et d'industrie agropastoral) qui estime que les Congolaises sont chanceuses au regard des batailles usantes que leurs conseurs à travers le monde mènent depuis des années.