La grève déclenchée par le Syndicat national des travailleurs du transport (Sntt) a été largement suivi dans le centre du pays. A Kaolack, Nioro, Guinguinéo ou ailleurs, dans les régions de Kaffrine et Fatick, les gares routières et autres lieux de transport étaient fermés au public et les nombreux voyageurs en partance vers les autres localités étaient obligés de rebrousser chemin, en attendant que la situation se décante.
Un petit tour dans les grandes surfaces de départ ou d'arrivée des véhicules de transport interurbain suffisait largement pour se rendre compte de la colère des transporteurs ; mieux, leur opposition aux 22 mesures prises par le gouvernement suite à la tragédie de Sikilo (Kaffrine), suivie de l'accident de Sakal (Louga), qui ont cumulé 64 morts, en une semaine.
Dans ces gares, qui d'habitude grouillaient de monde pendant toutes les heures de la journée, c'était le calme plat. Pas l'ombre d'un seul véhicule. Ni d'un seul usager. Les rares personnes qu'on y croisait étaient celles qui devaient les traverser pour se rendre d'un lieu à l'autre. A part les carcasses des véhicules tombés en panne depuis belle lurette et garés çà et là dans ces vastes périmètres, aucun autre objet ressemblant à un véhicule de transport en commun n'est présent sur ces lieux.
Une situation qui a commencé à se dessiner la veille, à 00h. Les véhicules qui faisaient souvent la queue devant les stations à essence ont tous disparu et aucun d'entre eux n'a réussi à traverser la ville de Kaolack, pour se rendre ailleurs dans les régions limitrophes ou un pays voisin.
Au niveau de Kaolack, la grève a été soutenue par le syndicat des conducteurs de taxis urbains. Dans les quartiers, le transport des populations vers le centre-ville était plutôt assuré par les cars de transport " Tata " ou parfois par les vélos-taxis " Jakarta ", et les charrettes qui en ont profité pour accroître leurs recettes quotidiennes et prier pour que la grève continue.
Le Président du Regroupement des chauffeurs de la gare routière " Thiers Liberté ", Dame Lô, qui se prononçait sur ce mouvement d'humeur, confirme la poursuite de la grève jusqu'à nouvel ordre. Il rappelle surtout leur disponibilité à respecter les directives données par les responsables nationaux.
Même si leur objectif est de faire reculer l'État sur un certain nombre de mesures prises en faveur de la sécurité routière, les responsables de la grève du Centre tiennent, toutefois, à favoriser d'autres pourparlers entre le gouvernement et les syndicats du transport afin de permettre aux décideurs d'alléger toutes les décisions qui semblent insupportables pour les travailleurs du transport.